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PARTENARIAT / GAY ZURICH – Du côté de la Limmat, le partenariat enregistré cantonal existe depuis juin 2002. Un privilège qui n’empêche pas les Zurichois de se sentir concernés, mais encore peu informés.

Situé dans les ruelles du très touristique quartier du Niederdorf, le Barfüsser fait le plein. Aussi gay que friendly, un rien m’as-tu-vu, on y croise pectoraux affûtés et fashion victimes. Ce vendredi soir, pour l’ambiance, une séance de fitness est projetée en boucle sur l’un des murs du local. Le DJ s’affaire, moulé dans son t-shirt rose. Et tandis que les uns dégustent encore des sushis, d’autres en sont déjà aux drinks complexes, attablés au bar ou affalés sur un canapé cuir. Les regards se croisent. Les bêtes se mâtent. Bref, tout se déroule comme d’habitude.

Rien n’indique qu’on se trouve à un mois des votations sur le partenariat. Point de badges sur les revers de vestes ou rabats de sacs. Point d’affiches. Point de flyers. Le seul démarcheur présent est le vendeur de roses. «J’attends qu’ils viennent vendre les pins “&”!», s’exclame Haymo, le gérant des lieux qui ajoute: «J’ai l’impression qu’il se passe moins de choses pour cette votation nationale que lors des votations cantonales d’il y a trois ans. Et puis, je crois que les jeunes de 20-23 ans ne se sentent pas concernés. Pour eux, cela leur est dû.»

Alors quoi? Heureux de leur privilège cantonal, ces jeunes et moins jeunes éphèbes s’en fichent donc tous de cette votation? Dans les volutes de fumée et les vapeurs d’alcool, les clients sont certes en majorité non militants, mais se disent sûrement concernés. A l’image de Luca. Si le logo «&» ne lui évoque rien, il sait qu’il ne ratera pas la date du 5 juin: «Un couple homo doit pouvoir vivre partout, et pas seulement dans les grandes agglomérations libérales. Et puis cela donnerait une meilleure image de la Suisse à l’extérieur.» Même avis chez Christophe qui trouve absurde «d’être reconnu à Zurich et déjà plus à Berne.» Son ami Yann, danois, ne jouit pas du droit de vote, mais il ne se gêne pas pour faire de la pub autour de lui: «C’est mon rôle.» Quant à Jorge, la barbichette fière, il se réjouit du 5 juin. «Je pourrais déjà me “marier” ici, mais c’est important que cela soit possible dans tout le pays. Et si je ne l’ai pas encore fait, c’est uniquement parce que je n’ai pas encore trouvé le prince charmant!» (Rires). Dans l’assemblée, il n’y a guère que Charly qui dit qu’il n’ira pas voter. Non parce que ça lui est égal, mais parce qu’il n’a jamais voté de sa vie. Quant à Lucia, qui lâche deux secondes son petit copain Trevis pour assurer qu’elle est d’accord pour que les gays vivent en couple, elle tombe des nues en apprenant qu’une votation se prépare.

Bref, convaincus mais peu informés, tel sont les Zurichois. «Affiches, stands, actions se multiplieront au mois de mai, une fois la campagne officiellement lancée», promet Stefan Ott, porte-parole de la section Zurich-Schaffhouse du comité «Oui au partenariat» contacté le lendemain. Tout est fait pour sensibiliser la communauté avec «des articles dans la presse spécialisée. Certes, rien n’est prévu dans les bars et boîtes, mais au Labor Bar, par exemple, les serveurs ont tous le pins, voire le t-shirt « & ».» Roland Munz, co-président de cette même section et habitué de la lutte, rassure: «On a eu beaucoup d’engagement ces jours, autant de filles que de garçons. Et beaucoup de jeunes qui ne sont pas politisés.» Cela change d’il y a trois ans. «C’était alors plutôt la vieille garde militante qui occupait le terrain.» Le public aussi a changé. «Il y a trois ans, dans certains villages, c’était la première fois qu’ils voyaient des gays. Aujourd’hui, les gens sont habitués. Et ils ont remarqué que tout le monde n’était pas devenu homo à cause du partenariat», conclut Roland Munz, qui sait que Zurich, pour contrebalancer les voix négatives de la Suisse primitive, devra mobiliser en masse. Il reste un mois.