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Lana Del Rey, l’art du mystère

Lana Del Rey, l’art du mystère

Ses sorties d’albums se suivent à un rythme étourdissant. À l'occasion de la sortie de «Blue Banisters», plongeons-nous dans cet étrange lien entre Lana Del Rey et nous.

Pour beaucoup, elle reste une énigme. Dans un monde saturé d’images, son aura est une trêve sulfuro-romantique venue d’un autre temps, d’une autre planète. Elle fait partie de ces artistes contemporain·e·x·s qui font revivre le passé comme une réminiscence de l’âge sensuel du Hollywood des années 60 et ses zones troubles.

Figure pop totem, elle est adulée par ses hordes de fans qui lui vouent un véritable culte. Dans son imagerie savamment orchestrée par ses soins, Lana Del Rey oscille entre sex-symbol et personnage de polar. Une star, une vraie. 

La reine des incomprises
Depuis le début de sa carrière, Lana Del Rey se bat. Un point commun avec les communautés LGBTQ+ habituées aux batailles pour faire entendre leurs voix. Taxée dans les médias d’être une imposture en live, elle a essuyé dès son premier album Born To Die (2012) les critiques virulentes de certaines plateformes respectées telles que Pitchfork et Rolling Stone, qui l’ont jugée comme la «déception ultime», avec sa musique «triste et terne». Elle n’avait que 26 ans. Pas démontée, l’artiste s’est réfugiée en studio pour concocter certains des plus beaux albums de la décennie. De leur côté, ses fans qui se reconnaissent dans la mélancolie sublime de son univers lui accordent une fidélité sans faille. 

7

Lyriquement vôtre
Là où certaines de ses consœurs n’ont pas hésité à s’engouffrer dans la voie des icônes marketées en série, Lana Del Rey a la tête ailleurs. On préfère. D’un point de vue purement lyrique, ses albums reflètent l’angoisse adolescente du temps perdu et les nuits chaudes d’été. Dans un monde qui montre encore du doigt les hommes qui explorent leur féminité, la musique de l’artiste new-yorkaise encourage les hommes gay à fouiller leurs fantasmes. Ses paroles sont pratiquement toutes de parfaites légendes pour un selfie #gayboy sur Instagram: «J’étais remplie de poison, mais bénie par la beauté et la rage», ou encore: «J’ai un goût pour les hommes plus âgés», que vous trouverez en bio d’au moins un twink sur Grindr en quête d’un daddy dans n’importe quel club gay dans le monde. 

8

So camp!
Ses références à la sous-culture gay sont multiples et elle ne se prive pas de les servir à sa sauce, comme dans son court-métrage Tropico (2013), nimbé d’images intenses de sexe, de drogues et de paillettes. Son esthétique puise son inspiration dans des classiques du genre au cinéma, tels que Pink Flamingos (1972) de John Waters et ses costumes de scène rendent hommage aux créations de Bob Mackie pour Cher dans les années 70 et 80. 

10

Romance saphique
Dans le clip de son classique Summertime Sadness (2012), Lana Del Rey se met en scène dans une romance entre deux femmes avec l’actrice Jaime King. Mélopée mystique et désespérée dont elle seule a le secret, la chanteuse et son amoureuse finissent par se donner la mort dans le vidéoclip en se jetant d’un pont, comme un acte ultime de romantisme. Roméo et Juliette peuvent aller se rhabiller. 

9

Résultat
Adoptée dès ses débuts par les communautés LGBTQ+, Lana Del Rey envoûte ses fans sans relâche, l’air de ne pas y toucher, sans déclaration tapageuse et médiatisée. Là où ses détracteur·trice·x·s blâment la noirceur et l’ambiguïté de sa musique, ses admirateur·trice·x·s louent sa façon de sublimer les complexités et les incertitudes de l’amour, des relations, ainsi que cette manière unique de lutter pour la reconnaissance. Autant de thématiques reflétant les expériences qui caractérisent nos combats.

8.5

Barème du QQ

1 hostile
2 méprisante
3 indifférente
4 opportuniste
5 amicale
6 défenseure
7 alliée
8 engagée
9 très engagée
10 militante