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Les aventures d’un homme (extra)ordinaire

Il s’appelle Nicolas Fraisse, malgré un profil plutôt traditionnel, sa vie est tout sauf classique. Nicolas voyage beaucoup, hors de son corps.

OBE, est l’acronyme que le monde s’approprie volontiers lorsque le corps s’aventure dans un ailleurs. L’Out-of-Body Experience ou la «décorporation» est un phénomène d’état modifié de conscience (EMC), un terme généralement utilisé pour définir tant les rêveries méditatives que les expériences de mort imminente (EMI ou NDE). Lors d’une OBE, la conscience s’extrait du corps dit physique pour y revenir ensuite avec des informations et des expériences nouvelles. A Genève, deux scientifiques s’intéressent de près à la question. Quand Sylvie Dethiollaz, docteur en biologie moléculaire, et Claude Charles Fourrier, psychothérapeute, rencontrent Nicolas Fraisse, le coup de cœur est réciproque. Le jeune homme accepte de se lancer en leur compagnie dans une expérience qui durera 10 ans. L’objectif: tester ses capacités de décorporation en suivant un protocole scientifique rigoureux. Aucun n’imaginait que le voyage serait aussi remarquable et riche en questionnements. Une aventure extraordinaire que raconte leur ouvrage commun, «Voyages aux confins de la conscience».

Différent du rêve
Nicolas Fraisse grandit dans un environnement plutôt traditionnel. Pourtant, Nicolas est différent. Très tôt, sa conscience s’évade de son corps lorsqu’il s’ennuie. «Au lieu de m’imaginer dans un autre monde, j’allais voir ce qui se passait chez moi ou chez ma grand-mère… Ce vécu me semblait tout à fait normal jusqu’au jour où j’ai commencé à me poser des questions… Peu à peu, en grandissant, je me suis demandé si tout cela n’était pas dû à mon imagination. » Les sensations sont pourtant bien réelles, différentes du rêve. Et Nicolas vérifie la pertinence des informations récoltées au cours de ses voyages, du menu de la cantine au petit muret construit par son père en son absence. Lorsqu’il est hors de son corps, ses perceptions sont démultipliées, il ressent l’espace, toutes les personnes qui s’y trouvent ainsi que leurs pensées. Ce sont donc des réponses et une meilleure compréhension du phénomène que Nicolas Fraisse recherche auprès de ce qui deviendra l’Institut Suisse des Sciences Noétiques (ISSNOE).

Vortex
Si le phénomène est polymorphe chez lesdits «expérienceurs», il prend rapidement des variantes étonnantes dans le cas de Nicolas, tant par la forme que par le fond. En partant d’OBE supervisées visant à l’emmener dans une pièce annexe pour identifier une image projetée selon un programme aléatoire (procédure en double aveugle), son hypersensibilité associée au soutien des deux scientifiques permet à ses voyages de se transformer. Rapidement, par exemple, la sensation associée à la sortie du corps est celle du vortex, puis d’un flash. «C’est vraiment comme une sorte de siphon d’évier qui apparaît au-dessus de moi, puis j’ai la sensation de pénétrer dedans ou plutôt que ce vortex descend autour de moi et alors s’ouvre à moi la possibilité d’accéder à divers endroits, c’est comme si ces lieux étaient en interconnexion.» Les destinations changent également. Nicolas Fraisse explore le cosmos, «les volcans de Venus, le grand canyon orangé de Mars (…) des astéroïdes, des nébuleuses, des supernovae…» avant de découvrir l’étrange phénomène des «incorporations». Sans le vouloir, il se retrouve dans le corps d’un certain Robert, d’un félin ou encore d’un oiseau. Pendant ces expériences, il garde ses facultés de jugement. «Il était lui… mais dans un corps différent». Sylvie Dethiollaz et Claude Charles Fourrier accompagnent Nicolas Fraisse dans le développement de ce don et découvrent avec lui l’incroyable étendue de celui-ci. De la télépathie à la clairvoyance en passant par la vision à distance, l’aventure semble sans limites et bien plus vaste qu’une «simple» OBE. Un constat est indéniable: «Le véritable intérêt de vivre des EMC non ordinaires réside dans le travail d’évolution auquel ceux-ci poussent inexorablement l’individu chez qui ils se manifestent.» Leur vision de la conscience évolue et questionne les paradigmes qui, jusqu’ici, semblaient dominer la pensée occidentale: ce que nos yeux perçoivent du monde solide en 3 dimensions est la réalité.

«Voyage aux confins de la conscience» bouleverse indéniablement cette «vérité». Et si, comme l’explore la physique quantique, notre dite réalité était en fait l’illusion et ce que nous qualifions rapidement de «rêve», la réalité? La matière serait alors dérivée ou créée par la conscience. Nicolas Fraisse en a fait l’expérience et ose aujourd’hui en parler, à cœur ouvert: «Ma vision d’un monde totalement matériel, où le cerveau est le chef d’orchestre de ses capacités, a totalement été bouleversée. Nous sommes tous les facettes d’une même Conscience, qui expérimente la totalité des possibles, l’infini des possibles…» Peut-être est-il temps de fermer les yeux et de se laisser aller à rêver.

» «Voyage aux confins de la conscience –Dix années d’exploration scientifique des sorties hors du corps –le cas Nicolas Fraisse», de Sylvie Dethiollaz et Claude Charles Fourrier; Guy Trédaniel éditeur