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«J’aime être déroutée»

Ce mois-ci c'est Camille, 28 ans, qui accepte de se confier sur sa vie sexuelle.

Quand je rejoins Camille dans un bar du centre-ville, je la trouve affalée dans un large siège, le nez plongé dans un roman anglais. Cette Genevoise de 28 ans a une attitude désinvolte qui contraste avec l’allure toute mesurée de son chignon impeccable et de sa manucure parfaite. Un paradoxe qui fait écho jusqu’à sa vie sexuelle.

«J’ai reçu une éducation assez austère et très catho. Mes parents étaient plutôt stricts et le sexe a donc toujours été un sujet tabou. Il fallait que je sois une enfant modèle, une fille chaste et une icône de vertu. J’ai fait tout le contraire. Pendant l’adolescence, j’ai multiplié les relations sans lendemain. J’explorais ma sexualité inlassablement dès l’âge de 13 ans. Du coup, à l’école on m’a assez rapidement collé une étiquette. Celle d’une fille facile ou disons-le plus crûment, celle d’une pute. Autant dire que ça contrastait pas mal avec celle que mes parents me collaient à la maison.

A cette époque, je devais d’ailleurs avoir quelque chose de schizophrène à force de jongler entre ces différents visages Heureusement mes parents, eux, ne m’ont jamais démasquée. Je devais être bonne menteuse. Très tôt, j’avais un grand besoin de séduire et une soif immense de découverte charnelle. Dès que quelqu’un me plaisait, je passais rapidement par la case «lit». Pour moi c’était logique. Je ne comprenais pas pourquoi on faisait tout un plat du sexe. Je veux dire, à part les maladies dont il faut se préserver, c’est quand même du plaisir avant tout non? Enfin parfois c’est nul bien sûr, mais bon c’est pareil pour toutes les rencontres de la vie.

Et le coeur
Je crois que le seul vrai risque du sexe c’est d’avoir mal… Mal au cœur. Se mettre à nue, écarter les jambes, glisser ses mains sur un corps et partager un instant de sensualité, c’est en soit quelque chose de simple. Ça se complique quand la quête de sexe devient aussi une quête d’amour. Étonnamment, j’ai réussi pendant assez longtemps à ne pas me faire trop mal justement. Mais à 19 ans, celui qui n’était qu’un plan cul a fini par devenir plus que ça et je me suis éloigné de mon propre plaisir. Le sexe était devenu un moyen de me faire aimer. Ça n’a jamais fonctionné. Ça a duré deux ans. Deux ans d’enfer où je n’arrivais même plus à me masturber. Dès que j’essayais et que je pensais à lui, j’avais envie de pleurer. Heureusement, j’ai fini par tomber amoureuse de quelqu’un qui m’a aimée en retour. Et là, j’ai pu reprendre le contrôle de mon plaisir.

Aujourd’hui, je peux dire que je connais plutôt bien mon corps. J’ai essayé des tas de choses. Sodomie, jeux de rôle, toy, plan à trois… Je me lâche très facilement. J’ai parfois même l’arrogance de penser que je sais déjà tout et qu’il n’est pas facile de me surprendre. Mais récemment, j’ai vécu une expérience qui m’a déroutée. Il y a quelques mois, j’ai vécu une petite amourette avec un mec de mon âge. Au début j’avais l’impression de contrôler le jeu de séduction. Je suis plutôt du genre extravertie et lui c’était plutôt le genre réservé. Je me disais donc que j’allais m’amuser avec lui jusqu’à ce que j’atterrisse dans son lit.

C’est arrivé très vite dès le premier rendez-vous. Et là je l’ai trouvé très entreprenant. Avant même que je ne m’en aperçoive, j’étais nue et il était entre mes jambes. Ça faisait quelques mois que je n’avais pas couché avec un mec donc j’étais super excitée. Comme d’habitude, j’étais plutôt expressive, je respirais fort, je faisais du bruit, je frottais mon corps au sien et là… Il a pris le contrôle de la situation en un geste et en un chuchotement. Il a glissé sa main jusqu’à mon clitoris, il a rapproché sa bouche de mon oreille et m’a dit doucement: «chut!». Ça m’a complètement désarmée et surprise. Mais surtout ça m’a encore plus excitée.

Avec lui, j’ai vraiment eu des nuits de sexe absolument envoûtantes. C’est ça que j’aime avec le sexe… On découvre des facettes de la personnalité de l’autre qu’on n’aurait jamais vues autrement. On s’arrête sur des gens sur lesquels on ne se serait pas davantage arrêté. A l’horizontale on se révèle à soi autant qu’on se révèle à l’autre. Et cette surprise est toujours déroutante. C’est ça que j’aime dans la vie: quand on me déroute.»

Si vous désirez également témoigner contactez nadia@magazine360.ch

One thought on “«J’aime être déroutée»

  1. De plus en plus de témoignages hétéros…
    Intéressant, mais bon il faut pas pousser quand même. Des témoignages LGBT please. please!

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