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Ras la touffe: le string aux faux poils de Kim Kardashian

Ras la touffe: le string aux faux poils de Kim Kardashian

Toute la toile s'esclaffe au sujet des strings ornés de faux poils pubiens lancés par Skims, la marque de la star Kim Kardashian. Non seulement l'idée n'est pas nouvelle, mais cet accessoire de mode s'accapare la touffe en liberté prônée par des générations de féministes, lesbiennes et personnes queer

Ne sait-elle plus quoi inventer? Mi-octobre, Kim Kardashian a sorti une ligne de strings parés de faux poils pubiens de toutes les couleurs. Après le soutien-gorge avec faux tétons érigés qui dissimulent les vrais, le string à moumoute est lui aussi destiné à remplacer les vrais poils. Vertigineux. La reine des influenceuses nous vend une beauté prothétique, en toc, où tout est faux semblants. Sans surprise, la toile a détesté.
Moqueries et exaspération en cascade sur les réseaux sociaux.

«Ma culture n’est pas votre costume»

Au sein de la communauté queer-féministe, ces accessoires sont ni plus ni moins perçus comme une appropriation culturelle de l’esthétique saphique. «Ma culture n’est pas votre costume», a réagi sur X une internaute lesbienne citée par le média américain Them. Le poil pubien fait souvent partie du jeu érotique lesbien. Un buisson s’épanouissant à l’entrejambe, c’est l’expression d’une sexualité dans tout ce qu’elle peut avoir de puissant et mystérieux. C’est aussi un héritage du mouvement féministe des années 1960 et 1970, qui prônait un retour au naturel – et donc au poil. En d’autres termes: un bras d’honneur bien fourni au patriarcat.

Chattes sauvages

La culture lesbienne est d’ailleurs propice à la pilosité: des aisselles touffues, des mollets velus, des sourcils broussailleux, un duvet au-dessus des lèvres et une toison au naturel sont tout autant une esthétique que des codes, des signes de reconnaissance au sein de la communauté saphique. Un art du poil qui déborde parfois sur le mainstream. Dernière saillie en date: la trend du «full bush in a bikini» qui a déferlé sur les réseaux sociaux cet été, avec son avalanche de photos de maillots de bain desquels dépassaient des« buissons» pubiens.

Du fantasme à la caricature

La norme cishétéro de l’épilation reste bien sûr présente. Selon un sondage portant sur la pilosité pubienne relayé par Têtu en 2020, 65% des sondées lesbiennes disaient préférer une pilosité modérée chez leurs partenaires, et seules 24% déclaraient laisser leur pubis au naturel. De quoi casser le beau mythe de la lesbienne au mont de Vénus foisonnant. N’empêche, toute la production culturelle lesbienne est habitée de chattes sauvages et poilues, de la littérature au cinéma en passant par la photographie. Adepte de la touffe en liberté, la chanteuse queer Peaches, bien avant Kardashian, a fait du postiche pubien un de ses costumes de scène. Sans spolier la cause: les siens sont en hilarante fourrure rose, et pas à vendre.