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À mort, le jeunisme!

Le vieillissement est l'ultime tabou chez les gays. Voire une psychose collective. Et si on décidait de s'en foutre complètement, et de vieillir sereinement?

«C’est inimaginable d’avoir 39 ans, ça correspond à 102 ans dans le monde gay!», s’exclame le steward gay Fearghal O’Farrell dans un épisode de l’hilarante série «Come Fly With Me», la dernière en date de Matt Lucas et David Walliams, les deux créateurs et interprètes de «Little Britain». Rançon de la gloire ou d’une vie fabuleuse cramée par les deux bouts? Le vieillissement est bien trop souvent vécu comme un drame chez les gays. Comme l’aveu d’une faiblesse qui pointe à l’horizon. Ce moment où, tout à coup, la chanson de Dalida prend un autre sens… «18 ans. Le plus bel argument de sa victoire.» Bang bang. Alors on s’accroche, prêt à tirer sur la corde le plus longtemps possible pour rester jeune éternellement. N’hésitant pas pour cela à se piquer du même jeu que les stars hollywoodiennes. «Bah, George Clooney le fait aussi. Ça ne peut pas être totalement mauvais pour moi», se rassure-t-on. Mais si le Botox lisse le front en le paralysant, il n’efface pas le poids des années.

Trop tard pour mourir jeune
Lorsque, énième d’une longue série noire, l’acteur porno Arpad Miklos – apparemment inconsolable et empêtré dans une reconversion compliquée – s’est donné la mort à l’âge de 45 ans chez lui à New York le 3 février, le journaliste français Didier Lestrade soulevait la question du vieillissement dans un article paru sur Slate.fr: «Après 45 ans, que l’on soit un acteur porno prestigieux ou un simple gay lambda, la vie semble s’arrêter. Les gens ne vous regardent plus. On est «past the limit». Une hypothèse aussitôt relayée par les fans de l’acteur sur Facebook. Passé de date à 45 ans, vraiment? A partir de 40 ans, avouer son âge a le mérite d’être considéré comme un acte autant honnête que punk.

Il reste alors une option, au risque de vraiment passer pour un marginal: refuser le culte du jeunisme. Tordre le cou à la fatalité du vieillissement. Se répéter que l’expérience et l’assurance rendent aussi sexy. Se dire qu’en sombre héros de l’amer, on défiera la loi de la gravité. Envers et contre tous. Puis, se souvenir que face à l’inexorable, l’humour demeure une arme imparable. Personnellement, j’ai opté pour la dérision. Et le jour de mes 40 ans, j’ai cuisiné une paella pour mes amis dans mon jardin en portant un T-shirt au slogan de circonstance : «Too Late To Die Young». Dédramatisation générale. Je fais le malin avec mon histoire de T-shirt aujourd’hui, parce que je suis encore un jeune dinosaure, mais ma théorie triomphale d’en rire plutôt que d’en pleurer tiendra-t-elle encore le coup dans cinq ans? Rira bien qui rira le dernier, ha!

One thought on “À mort, le jeunisme!

  1. Ce type de comportement pathologiquement immature n’est le fait que du milieu gay et pas de l’ensemble des homosexuels. Il est le fait de personne superficielles et sans intérêt de l’acabit de Paris Hilton. Quand on a des projets dans la vie (autre que la dernière collection automne-hiver), du type carrière, famille ou couple structuré, la culture ou l’associatif, on n’a pas le temps de se poser ce genre de questions inutiles. Je ne conteste pas par contre que l’avancement en âge peut être source d’angoisse concernant son bilan de vie, mais cela concerne autant les hétéros que les homos. Ce que je déplore, c’est de considérer l’âge avancé comme un défaut, alors qu’il s’agit d’une qualité (excepté l’aspect très superficiel du physique). Je précise que je ne suis ni un thon ni un vieux 😀

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