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Le rendez-vous des gays musulmans doit fermer

Une réglementation municipale tatillonne a eu raison du bar Habibi Ana, une oasis de liberté pour les gays et lesbiennes d'origine arabo-musulmane à Amsterdam. Cette institution unique en son genre existait depuis 12 ans.

Dernier service, ce soir au Habibi Ana ! Probablement unique au monde, ce bar destiné aux gays et lesbiennes musulmans fermera ses portes ce samedi soir par décret municipal. C’est un coup dur pour la large communauté arabo-musulmane de la capitale néerlandaise. L’endroit était bien plus qu’un lieu de socialisation: c’était un rendez-vous pour parler du combat pour son identité et de la peur de sortir du placard des personnes venues de différents horizons, explique le site de Radio Netherlands Worldwide.

Habibi Ana («Mon amour», en arabe) avait été ouvert par l’Egyptien Atef Salib, en 2001, non loin du quartier gay de Leidseplein. Lui-même ne croyait pas à la réussite de son établissement. «Mais quelqu’un devait faire le premier pas, résume-t-il. Je voulais ouvrir quelque chose pour les Arabes. Non pas que je ne me sois senti indésirable dans les bars gay néerlandais, mais l’atmosphère est différente ici. Chaque culture a ses propres opinions, ses propres idées et ses propres blagues. On se comprend mieux. Je mets de la musique arabe, je sers du thé à la menthe, du café arabe. On se sent à l’aise.»

Hors du contrôle social
Les LGBT d’origine immigrée ne sont pas les seuls perdants. Pour les jeunes filles appartenant à la communauté marocaine, Habibi Ana était aussi un moyen d’échapper au contrôle social et familial. Elles étaient nombreuses à fréquenter les soirées dansantes du bistrot sans craindre d’être vues par un frère, un voisin ou un cousin – tout en restant dans un environnement familier.

L’établissement doit fermer à la suite de trois plaintes pour tapages nocturnes, conformément à une réglementation draconienne en vigueur à Amsterdam. Voir le couperet tomber sur le club en satisfait certains. Comme Mohamed, rencontré joint au bec devant un coffee-shop du quartier multiculturel de Slotervaart. «Ils devraient brûler les bars comme celui-là, avec tous les gays dedans. Ce qui est haram (interdit, ndlr.) est haram.»