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«Chaque jour, je vois ma cicatrice dans le miroir»

«Chaque jour, je vois ma cicatrice dans le miroir»
Les images des blessures de Cataleya avaient fait le tour du monde.

Devant la justice, un père est accusé d'avoir tenté d'égorger son ado qu'il pensait homo, en 2019. La victime, aujourd'hui une jeune femme en transition, a témoigné de son calvaire.

Un père de famille irakien de 54 ans comparaît depuis hier devant le tribunal de Burgdorf (BE) pour tentative de meurtre. Au matin du 29 mai 2019, à son domicile de Langnau im Emmental, il aurait attaqué au couteau celle qu’il considérait alors comme son fils, aujourd’hui une jeune femme de 18 ans en pleine transition.

La victime, la gorge ensanglantée, s’était échappée de la maison et réfugiée chez des voisins qui avaient alerté la police. Héliportée à l’hôpital, Cataleya avait été sauvée in extremis après avoir été placée en coma artificiel. Elle avait perdu entre 1 et 1,5 litre de sang.

Le juge a débuté l’audition en lui demandant comment elle allait, raconte «Blick». «Chaque jour en me lavant le visage, je vois ma cicatrice dans le miroir. Je me sens laide», a répondu la jeune femme. Elle a confié à «20 Minuten» qu’elle peinait à reconstruire sa vie et avait dû interrompre l’apprentissage entamé après son agression.

Dénégations

La défense conteste la version des faits soutenue par l’accusation, celle d’un crime d’honneur motivé par l’homosexualité de la victime et les convictions religieuses du prévenu. «Je ne représente pas les opinions des autres. Je vis en Suisse», a balayé le père. Selon lui, Cataleya se serait infligée elle-même ces blessures: «Je ne tuerais jamais un de mes enfants». Il dit n’avoir pas remarqué que son «fils» était gay et apprendre seulement maintenant qu’elle avait changement d’identité, ce qu’il a refusé de commenter.

Le procureur a souligné que des traces photographiées au domicile contredisaient clairement la thèse de la défense. Il a requis 12 ans de prison et l’expulsion. Le verdict est attendu mardi.