La police genevoise s’invite aux 25 ans de Dialogai!
Comme une 26ème bougie inattendue sur le gâteau, dans la nuit du 22 au 23 Septembre, la soirée fêtant les 25 ans de Dialogai s’est conclue par une évacuation par la police des locaux de l’association.
Tout au long de la semaine autorités cantonales et municipales, experts de la santé publique, membres et ami-e-s de la communauté LGBT de tout âge et de tout milieu avaient rappelé le bien-fondé de l’action militante de Dialogai depuis 25 ans.
Tout cela était peut-être trop propre et trop lisse … en opposition à un certain passé contestataire et revendicatif!
Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 3 heures du matin … une petite centaine de personnes étaient encore rassemblées dans les locaux de Dialogai pour achever ce qui avait été une semaine commémorative marquée par le souvenir, la solidarité, la reconnaissance et l’espoir.
Premier épisode : alors qu’aucune plainte de voisinage n’avait été déposée, deux policiers intiment aux organisateurs de fermer l’établissement. Aussitôt la musique est arrêtée et le bar est fermé. Les policiers demandent à ce que les personnes présentes quittent les locaux de l’association. « Vous êtes le dernier établissement ouvert aux Pâquis ». Après un rappel du statut associatif des locaux, les personnes présentes refusent de quitter les lieux et demandent aux forces de l’ordre de vérifier si elles sont dans leur droit quand elles ordonnent l’évacuation d’un local associatif. « La police a tous les droits » « Nous allons revenir avec des renforts » furent les réponses obtenues.
Deuxième épisode, une heure plus tard, nouvelle apparition de la police : alors que les responsables de l’association présents sur les lieux sont appelés à l’extérieur de Dialogai pour « discuter » et qu’ils se trouvent confrontés à un déploiement de moyens assez étonnant et très disproportionné, toutes les personnes présentes dans Dialogai, , soit une trentaine d’hommes calmes et pacifiques, sont poussées dehors sans ménagement quoique sans résistance.
On se demande bien pourquoi, il a suffi d’un appareil photo et quelques flashs pour provoquer le retrait rapide des forces de l’ordre. Peut-être parce qu’évacuer un local associatif donc un local privé, sans qu’il n’y ait eu aucune plainte de voisinage, ne devrait pas figurer dans les priorités d’intervention de la police et de préservation de l’ordre public faisant intervenir des moyens semblables à ceux utilisés lors d’une émeute … ou de l’évacuation d’un squat ?
Mais tout cela répond d’une logique, «La police a tous les droits» … et où va nous mener cette logique si nous l’acceptons sans réagir?