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Le couac homophobe que l’Eglise aurait préféré taire

Le couac homophobe que l’Eglise aurait préféré taire
L'événement avait rassemblé 4700 jeunes du monde entier, en novembre 2017.

L'Eglise protestante de Genève a demandé à «rediscuter les buts et les moyens» de l'agence de presse Protestinfo, après un article relevant des dérapages lors du festival de la jeunesse protestante de novembre dernier à Palexpo.

En novembre dernier, Réform’action, festival de la jeunesse protestante, réunissait 4700 jeunes à Genève pour célébrer les 500 ans de la Réforme. Un événement salué alors comme un succès par de nombreux médias, et par son organisatrice, l’Eglise protestante de Genève. Or un des rares bémols émis était venu de Protestinfo, qui avait rapporté des interventions pour le moins contestables: sur le divorce en tant que manifestation du péché, sur le traitement de l’anorexie par la prière ou sur les LGBT. L’article avait notamment cité une pasteure vaudoise déconcertée après avoir assisté avec son groupe à un atelier où les homosexuels étaient décrits comme «des menaces pour notre société»: «Nous avons débriefé avec les jeunes. Beaucoup d’entre eux étaient vraiment choqués.»

Cet article a provoqué un coup de froid entre l’Eglise protestante genevoise (EPG), un des financeurs de Protestinfo, et l’agence de presse. D’autant plus que cette dernière avait publié quelques jours auparavant une interview avec deux députés genevois partisans d’une laïcité stricte. L’EPG aurait désormais pour objectif de fermer purement et simplement ce média un peu trop indépendant à son goût. Samedi à Morges, pendant la Conférence des Eglises réformées de Suisse romande, les dirigeants genevois ont ainsi demandé que «les buts et les moyens» de Protestinfo soient rediscutés. Président de la Conférence des Eglises réformées de Suisse romande, Xavier Paillard a expliqué à «20 minutes» que l’EPG, qui comme beaucoup d’Eglises traverse une situation financière difficile, a «l’impression de payer pour un organisme qui remet en question l’institution».

Ni excuses ni regrets
Sollicité par le quotidien, le président de l’EPG, Emmanuel Fuchs a justifié sa démarche et rappelé «l’accueil inconditionnel» de la communauté homosexuelle par l’Eglise, allusion au projet LeLab d’accueil LGBT-friendly. Joël Burri, rédacteur responsable de Protestinfo, relève toutefois que «personne n’a jamais mis en cause la véracité des [dérapages lors de Réform’action], personne non plus n’a fait profil bas ou s’est excusé. Les plaintes dont j’ai eu vent remettaient en cause le fait qu’on en parle, mais personne n’a regretté cet incident.»

En février, c’est un autre média protestant qui avait été chahuté. «Réformés», le magazine de l’Eglise, avait suscité une vague de désabonnements, voire de départs de fidèles, après avoir publié la photo d’un couple d’hommes nus (un Noir et un Blanc, dont l’un ayant les bras en croix) pour illustrer un dossier sur l’accueil des LGBTI dans l’Eglise.