Des policiers sur les sites de drague gay
L'ami suisse d'un touriste thaïlandais arrêté et expulsé pour avoir négocié un rapport sexuel tarifé sur PlanetRomeo conteste les méthodes expéditives de la police municipale zurichoise.
La police des moeurs zurichoise ne se contente pas d’arpenter les trottoirs et les bars à filles, elle mène aussi l’enquête sur les sites de drague gay. Comme le rapporte le magazine gay alémanique «Cruiser», la justice cantonale a récemment traité le cas d’un Thaïlandais, K., pris en flagrant délit de travail du sexe clandestin. L’homme avait été repéré grâce à un profil de PlanetRomeo où il proposait des «massages thaïs». Un agent de la police municipale s’est fait passer pour un client et a proposé un rapport dans un hôtel de Zurich contre 300 francs.
En se présentant au rendez-vous, K. a été embarqué. Titulaire d’un visa de tourisme, le jeune homme s’est vu confisquer son argent et expulsé peu après vers la Thaïlande.
Intimidation
L’histoire ne se termine pas là. Un Suisse qui hébergeait K. se retrouve à son tour inquiété par la justice en tant que complice. Celui-ci dénonce les méthode de la police et le climat d’«homophobie» qui y régnerait. Il affirme que K. a subi des intimidations pour qu’il ne prenne pas d’avocat. Surtout, il s’étonne que les enquêteurs aient utilisé une enquête secrète (investigation menée sous une fausse identité) pour coincer son ami thaïlandais. Selon le Code de procédure pénale, ce type de méthode ne doit servir que «pour infiltrer un milieu criminel et élucider des infractions particulièrement graves», notamment dans les réseaux pédophiles. Pour Oliver Demont, auteur d’un livre sur les travailleurs du sexe, «on tire le moineau à coups de canon».