Une enseigne BDSM fait frémir dans la vieille-ville de Fribourg
L'installation d'un magasin dédié aux pratiques fétichistes, notamment homosexuelles, fait jaser. Les copropriétaires accusent Kinky-Zone d'organiser des «parties fines».
«Coup de fouet dans le quartier du Bourg» titre malicieusement «La Liberté». Le quotidien de Fribourg relate l’effroi qui a saisi certains habitants de ce coin pittoresque de la vieille-ville en découvrant il y a quelques jours une nouvelle vitrine, ornée de reproductions du dessinateur gay Tom of Finland. Kinky Zone, un magasin spécialisé dans le fétichisme, a déménagé rue de Zaehringen après quatre ans passés dans un local très discret du quartier de Pérolles.
Si sur Facebook, les réactions vont de l’indignation à l’amusement, les copropriétaires de l’immeuble sont en ébullition. Une habitante raconte avoir «croisé un groupe qui s’était trompé de porte et qui s’apprêtait à entamer une partie fine». Car on reproche au commerçant d’avoir caché la nature de ses activités, et surtout de proposer des soirées très spéciale dans ses sous-sols.
«Réflexe homophobe»
L’intéressé se défend: son arcade n’est pas un sex-shop, mais un magasin de vêtements et d’accessoires: «Je ne déshabille pas les gens, je les habille.» Il conteste également l’utilisation de la cave comme un club: «C’est un local équipé qui sert à montrer le matériel et qui peut être loué par les gens qui désireraient l’essayer en toute tranquillité et en toute sécurité.» Et de se demander si la réaction de la copropriété «ne trahit pas plutôt un réflexe homophobe».
Alain Maeder, chef de la police du commerce du Canton, précise que l’enseigne, y compris son donjon, est en l’état conforme à la législation. «Le seul reproche que la police m’a fait, explique le patron de Kinky-Zone, est d’avoir été trop discret, ce qui a nourri les fantasmes. Je pense inviter les voisins prochainement de sorte à ce qu’ils puissent être au clair sur l’endroit.»