Le «scoop» homophobe embarrasse un festival suisse
Dans la nuit du 7 ou 8 décembre dernier, des policiers faisaient irruption dans un hammam du Caire, dans un nouvel épisode de la chasse aux homosexuels lancé par le pouvoir égyptien. Une télévision locale avait filmé l’opération sous la direction d’une certaine Mona Iraqi, journaliste, qui s’était ensuite vantée, sur Facebook d’avoir permis de percer au jour ce «paradis de la débauche», grâce à une enquête réalisée une semaine plus tôt dans l’établissement. Le rafle, et le rôle de la journaliste dans cette dernière avait suscité un tollé mondial.
Revirement
Iraqi a même poussé le bouchon jusqu’à prétendre qu’elle a documenté la descente de police pour s’assurer qu’elle était menée «conformément aux normes humanitaires». Pour mémoire, les hommes ont été entravés et embarqués, nus, dans des camions de police. De surcroît, des visages de clients étaient reconnaissables sur les images publiées par la journaliste.
No comment pendant l’enquête
Shnit, fondé en 2003 à Berne et actif dans huit pays, a mis du temps à réagir. Le 15 décembre, son coordinateur, Olivier van der Hoeven a publié un communiqué en anglais sur la page d’accueil du festival. Il y rappelle que Shnit a une «fière et longue histoire d’inclusion de films, de réalisateurs et de publics de toutes les orientations sexuelles»:
«Nous croyons profondément dans la liberté de style de vie et d’expression, et nous condamnons les violations des droits humains sous toutes les formes. C’est la norme que notre festival a respectée depuis douze ans et que nous continuerons à respecter. Naturellement, nous attendons de notre équipe à travers le monde qu’elle fasse de même […] Nous devons nous abstenir de commentaire jusqu’à ce que notre propre enquête, ainsi que celle menée par les autorités égyptiennes, amènent des résultats clairs et définis.»
Dans le même temps, le communiqué de Mona Iraqi avait apparemment disparu du site web de Shnit. Le directeur n’a pas donné suite, pour l’instant, à nos sollicitations.
Procès dimanche
Les médias internationaux ont annoncé hier l’inculpation de 21 clients et 5 membres du personnels du sauna. Leur procès doit s’ouvrir déjà dimanche. La rapidité de l’instruction, dans un système plutôt connu pour sa lenteur, est le signe de l’extrême détermination de la justice égyptienne sur ce dossier, dernier volet en date d’une campagne de répression contre les homosexuels.
Mona Iraqi fait la morale mais ne porte pas de voile et se maquille comme une prostituée. C’est une violation totale des valeurs qu’elle prône. Si elle veut nous donner des leçons, qu’elle commence par se rhabiller un peu et on pourra entretenir une conversation conforme à sa vision.
Quelle honte mélanger journalisme avec ces persécutions et dénonciations néofascistoreligieuses… A vomir…