Fausse alerte à l’homophobie pour la Saint-Valentin

Tempête dans un verre d'absinthe en une du «Matin»: la municipalité du Locle (NE) bannirait les couples gay de son Festin de Cupidon! Une historiette qui se dégonfle très vite...

Il fallait sans doute au «Matin» d’aujourd’hui son histoire de la Saint-Valentin. Mais le quotidien romand a dû aller gratter très, très loin pour la trouver. Jusque dans les montagnes neuchâteloises, où Le Locle, «capitale mondiale de la Saint-Valentin» , organise chaque année son Festin de Cupidon. Mais ce soir, Michel-Alain Jeanneret, un retraité de 67 ans, n’en sera pas. Gay et en «couple depuis 45 ans», il est fâché que l’invitation à la fête, qui se déroule à l’hôtel de ville, ne fasse aucune référence aux couples de même sexe. «Nous sommes bannis des festivités par des autorités homophobes, alors que Cupidon vaut aussi pour les homos», clame-t-il.

Couples homos bienvenus
Mais où diable Michel-Alain Jeanneret est-il allé chercher ça? Sur le programme officiel des festivités, la réservation est ouverte «uniquement par couples». Rien ne dit que les homos seraient refoulés à l’entrée. Tandis que bâillent les lecteurs du «Matin», les «bras en tombent» au maire du Locle, Denis de la Reussille, qui propose au retraité et à son compagnon de se dépêcher pour réserver la dernière table de libre. «Les homosexuels sont les bienvenus: ceux qui s’inscrivent sont accueillis avec plaisir.» Mais notre grincheux répond qu’il attendra l’année prochaine.

Tout ça ressemble fort à une tempête dans un verre d’absinthe. Elle s’explique un peu mieux quand on apprend que Michel-Alain Jeanneret est le représentant pour la Suisse romande des Gays dans l’UDC, le groupe qui milite pour une meilleure prise en compte des revendication LGBT au sein du parti populiste de droite. Quant au Locle, c’est l’unique ville de Suisse dirigée par l’extrême gauche. On conseille donc à M. Jeanneret d’aller célébrer la fête des amoureux dans une municipalité davantage en harmonie avec ses orientations politiques…