«Fuck Positive» enlève le haut
Lancé à grands renforts de flyers sexy et provocateurs, le slogan cachait une nouvelle campagne de l'Aide suisse contre le sida. Son objectif: combattre la discrimination des gays séropositifs et rappeler les règles de base du safer sex.
«Fuck Positive» vise à sensibiliser le public gay à la forte proportion de personnes séropositives au sein de la scène gay – une «réalité souvent occultée» – et à combattre la discriminations dont ils sont victimes. Lancé en même temps que la soirée éponyme, qui s’est déroulée à Zurich hier soir, le site web fuckpositive.ch rappelle ainsi qu’«il n’y a pas de mal à être l’ami d’un homme séropositif. Que l’on boive un verre en sa compagnie, que l’on partage une fondue ou que l’on danse avec lui.» Encore heureux. Mais «il n’y a pas de mal non plus à faire l’amour avec un homme séropositif, à condition d’appliquer les règles du sexe à moindre risque et de mettre un préservatif. Et quand un partenaire séropositif suit une thérapie et qu’il y réagit bien, il est même possible parfois d’avoir des rapports non protégés.»
Avec ce dernier point – encore impensable il y a peu dans un message de prévention institutionnel – la campagne met l’accent sur le fait que ce ne sont pas les gays séropositifs sous traitement qui sont le principal facteur de propagation du VIH, mais davantage la problématique de la primo-infection, singulièrement au sein des couples stables non exclusifs et des «fuck-buddies», les «partenaires de baise» réguliers. Dès lors, «Fuck positive» invite à aborder plus ouvertement et plus honnêtement son statut sérologique au sein de la scène gay, et à rejoindre l’opération «Break the chain», qui sera relancée au mois d’avril prochain.