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Rose bonbon

Avec Ricola, toute la Suisse est réunie dans un simple bonbon. Et c'est un comédien gay qui en vante les bienfaits à la télé.

Le fameux slogan de Ricola «Qui l’a inventé?» est connu dans une cinquantaine de pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique. On doit son invention à Emil Richterich qui a eu la riche idée de fonder en 1930 la Fabrique de Confiserie Richterich & Cie à Laufen, près de Bâle. Aujourd’hui la marque emploie près de 400 employés et réalise un chiffre d’affaires d’environ 300 millions de francs. Dans la pub, c’est l’acteur Erich Vock qui vante les mérites du bonbon 100% naturel à base de 13 plantes. Avec son accent suisse alémanique à couper à la hache, il incarne toute la suissitude de nos alpages pittoresques peuplés de vaches et de nos authentiques vallées fleuries d’edelweiss. Pas contre, ce qu’on sait moins, c’est que ce quinquagénaire est totalement gay et qu’il joue la comédie pour de bon. Son répertoire ne saurait donc se cantonner à une apparition dans une réclame que l’on imagine alimentaire. Depuis le 16 février, on peut le découvrir dans «La cage aux folles» au Bernhard-Theatre de Zurich. Il endosse les tenues fantaisistes d’Albin face à Georges, campé par Hubert Spiess, son compagnon dans la vie. Un couple homo à la ville qui s’amuse des clichés de la célèbre pièce sur les planches, voilà qui est plutôt sympa à l’heure où beaucoup d’associations trouvent le texte de Poiret homophobe.

Propre en ordre
Ce qui relève, en revanche, du secret défense, c’est la recette exacte des bonbons Ricola qui est conservée dans un coffre-fort, placé sous haute surveillance sans doute dans un bunker creusé sous les Alpes. Les Américains ont Coca, nous on a Ricola. Et toc. Solide ou liquide, à chacun sa mine d’or. L’important étant de rester l’abri des regards indiscrets ou des concurrents malhonnêtes. Seul indice digne d’une encyclopédie de botanique: les herbes utilisées seraient un doux mélange entre la guimauve, la marrube, la mélisse, la menthe, la pimprenelle, la primevère, le thym et la véronique (décidément mon prénom renferme des qualités insoupçonnées.) Bref, cette entreprise familiale attachée aux valeurs helvétiques, soucieuse de son image impeccable et dont le porte-parole est ouvertement gay est un cas d’école. La preuve que la Suisse est une terre de contraste qui réunit mille ingrédients en béton dans une minuscule dragée de rien du tout. Ça, c’est tip top.