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Evie, la nounou trans d’un certain Barack Obama

Elle survit dans la peur, dans un bidonville de Jakarta: une transsexuelle indonésienne s'occupait, il y a plus de 40 ans, d'un petit garçon américain appelé à devenir l'homme le plus puissant du monde.

1969, la banlieue de Jakarta. Une Américaine nommée Ann Dunham prend à son service un cuisinier hors pair. Elle sait sans doute qu’Evie, qui a alors 23 ans, est aussi transsexuelle. Dans la famille, elle s’occupe aussi des enfants: le petit Barry, alors âgé de 8 ans, et sa sœur Maya. «Barry était si petit et il ne m’a jamais vue habillée en femme. Mais il m’a vu essayer le rouge à lèvre de sa mère, parfois. Ça le faisait beaucoup rire», se souvient Evie. Après le départ de la famille, au début des années 1970, les choses tournent mal pour Evie, qui devient prostituée. Elle est plusieurs fois battue et violée, raconte l’Associated Press (AP, via). Aujourd’hui âgée de 66 ans, elle se considère toujours comme une femme, elle a renoncé à ses vêtements féminins et à se maquiller. Une décision qui remonte au jour où elle a retrouvé le corps d’une de ses amies trans, flottant dans un canal. «Je savais dans mon cœur que j’étais une femme, mais je ne voulais pas mourir comme ça», confie Evie.

Elle n’a appris le destin du petit Barry qu’en découvrant une photo de la famille en Indonésie, dans les journaux. Ses amis ont pensé qu’elle était folle, mais les voisins du quartier se souviennent très bien d’elle comme une personne attentionnée et populaire. «Maintenant, quand on me traite de déchet, je peux au moins dire: oui, mais j’ai été la nounou de Barack Obama!» Sollicité par l’AP, la Maison Blanche n’a pas fait de commentaire.

Marginaux
Selon des organisations LGBT, trans et travestis représenteraient une partie significative de la population indonésienne: plusieurs millions sur les 240 millions que compte l’archipel. Dans leur immense majorité, ce sont des marginaux, qui se prostituent ou travaillent dans des salons de beauté ou en tant que domestiques. Même s’ils apparaissent timidement dans les médias, notamment dans les séries télévisées, ils constituent encore une minorité victimisée et discriminée.