Poils pubiens: laissez-les vivre!
Une doctoresse américaine tire la sonnette d'alarme: le ratiboisage de nos entre-jambes est tout sauf «hygiénique». Elle appelle à une trêve dans la guerre déclarée aux poils depuis quelques années.
C’est devenu un marché stratégique pour les instituts de beautés et pour l’industrie cosmétique, qui vantent désormais ouvertement le look «lisse» ou «propre» de parties génitales débarrassées de leurs poils. On peut se perdre dans les explication psy ou sociologiques données sur le phénomène. Si elles diffèrent selon le sexe (les plus techniques étant la vogue du bikini pour les filles et la mise en valeur du pénis pour les mecs), elles ont un point commun: la croyance en ce que le rasage apportera davantage d’hygiène.
Or ce serait l’inverse, avance une professeure américaine. «Il y a un bon bout de temps que les chirurgiens se sont rendu compte que le fait de raser une partie du corps avant une intervention avait plutôt tendance à augmenter qu’à diminuer les infections, écrit le Dr Emily Gibson sur le blog AlterNet.org. Quels que soient les armes sophistiquées utilisées – lames, rasoirs électriques, pinces, cire, crème dépilatoires, électrolyse – le poil, comme la mauvaise herbe, reprend toujours le dessus. Pendant ce temps, la peau se transforme en champ de bataille.»
Joyeux bouillon de culture
L’épilation irrite, enflamme et laisse des plaies microscopiques, surtout s’il est – et il l’est forcément – répété. La suite est facile à deviner, poursuit le médecin. «Quand cette irritation se combine avec l’environnement humide des parties génitales, cela devient une joyeux bouillon de culture pour les plus méchantes des bactéries pathogènes: streptocoques, staphylocoque dorés, etc.» Le médecin souligne qu’il n’est pas exceptionnel pour les adeptes de la peau lisse de se retrouver avec des pustules, voire des abcès au pire endroit imaginable. Bon appétit. Et ce n’est pas tout: les microlésions seraient également une porte d’entrée pour les infections sexuellement transmissibles, comme l’herpès.
Pitié, une trêve! implore la généraliste. Elle rappelle que les poils pubiens ont leur raison d’être: adoucir le frottement susceptible d’endommager la peau, mais aussi la protéger des bactéries. A cet égard, ce n’est certainement pas quelque chose dont on doit être embarrassé ou honteux. Reste à convaincre les adeptes du string pendant ces dernières semaines à la plage.
C’est juste une histoire de protection contre le frottement?? J’ai toujours pensé (et souvent entendu) que c’était histoire de garder les odeurs, phéromones etc.