Une étude longitudinale portant sur 15’000 écoliers pendant une durée de sept ans, interrogeant les participants sur leurs préférences sexuelles et les actes d’inconduite allant du mensonge aux parents à l’usage d’une arme à feu démontrerait que les jeunes qui s’identifient comme gay, lesbienne ou bisexuel ont 40% plus de probabilité d’être punis par les autorités scolaires, policières ou judiciaires. « Nous avons trouvé que virtuellement tous les types de punitions – incluant l’exclusion scolaire, les arrestations, la condamnation de mineurs ou d’adultes et plus spécifiquement les arrestations par la police – sont plus souvent infligées à la jeunesse LGB », affirme Kathryn Himmelstein, l’une des chercheuses. Les filles ayant des relations avec d’autres filles sont les plus susceptibles de subir un « traitement inéquitable » en la matière.
Ces chiffres ne sont pourtant pas corrélés avec une plus grande propension à la délinquance chez les jeunes homos. Au contraire, ces derniers commettraient moins d’inconduites que les autres. L’étude viendrait donc renforcer l’accent mis actuellement sur l’intimidation ou les brimades (« bullying » en anglais) dont souffrent les jeunes LGBT, notamment à travers la campagne de grande envergure It gets better qui a fait intervenir de très nombreuses personnalités publiques. Si cette recherche est la première permettant d’attester d’une attitude différente face à la délinquance selon l’orientation sexuelle, elle peine toutefois à dépasser le constat en expliquant véritablement les ressorts d’une telle discrimination.
