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Une «zone sans idéologie LGBT» de moins!

Une «zone sans idéologie LGBT» de moins!
Photo: Bartosz Staszewski, projet «LGBT-free zones»

Ville symbole de la bataille entre conservateurs et progressistes en Pologne, Kraśnik a abrogé hier sa déclaration anti-LGBT, constatant des dégâts à son image et à ses finances.

Kraśnik, une ville de 32’000 habitants dans la région de Lublin, est devenue hier la sixième municipalité de Pologne à révoquer la déclaration de mai 2019 faisant d’elle une «ville sans idéologie LGBT». Au Conseil municipal, le texte a été abrogé par 9 voix contre 6, avec 4 abstentions, près de deux ans après son adoption à la quasi-unanimité. Avant cela, deux tentatives de révoquer la résolution avaient échoué.

Le maire Wojciech Wilk, représentant de la Plateforme civique (principal parti d’opposition au PiS ultraconservateur) a lui-même proposé de «se libérer de cette résolution honteuse». Il a invoqué les graves dégâts d’image à sa commune. Kraśnik, selon lui, «a commencé à être perçue comme une ville homophobe et hostile aux personnes représentant la communauté LGBT. Une telle image a été véhiculée dans de nombreux articles des médias polonais et étrangers».

En février 2020, la ville française de Nogent-sur-Oise avait suspendu son accord de jumelage, offrant à la ville une douteuse publicité internationale. Kraśnik est revenu sous les projecteurs au début de cette année quand Clément Beaune, ministre français des Affaires européennes – et lui-même ouvertement gay – a annoncé qu’il visiterait la ville. Mais le voyage a été annulé, apparemment sous pression de Varsovie.

Le nerf de la guerre
Mais le plus décisif, selon Oko.press, a été l’annonce par la Norvège qu’elle comptait retirer son soutien aux projets de coopération européenne avec les villes «libres de l’idéologie LGBT». Or Kraśnik comptait sur les fonds norvégiens à hauteur de 39 millions de zlotys (9,5 millions de francs / 8,5 millions d’euros) pour ses projets de développement social et économique.

Le conseiller municipal de droite Jan Albiniak, qui avait soumis au vote la résolution anti-LGBT déplore ce revirement. Il assure que le texte ne discriminait personne. Il s’agissait simplement, dit-il, «de préserver la liberté d’expression, l’innocence des enfants, l’autorité de la famille et de l’école, la liberté des entrepreneurs, le droit des parents d’être élevés conformément à leurs opinions et croyances.»

À ce jour, quelque 80 collectivités publiques, la plupart dans le sud et l’est de la Pologne, restent «libres de l’idéologie LGBT».