Appel à la solidarité pour les étudiants LGBT turcs
Dix-neuf personnes doivent comparaître mardi pour avoir pris part à une manif contre l'homophobie et la transphobie, brutalement réprimée sur un campus d'Ankara, en mai dernier. L'ILGA-Europe demande que les charges soient abandonnées.
«Personne ne devrait être poursuivi pour avoir exercé pacifiquement son droit de réunion», a rappelé l’ILGA-Europe. L’organisation LGBT et des ONG de défense des droits humains ont interpellé les autorités turques à propos du procès, prévu mardi, de 19 personnes – 18 étudiant·e·s et un·e membre du corps enseignant – accusées d’avoir participé à une manifestation LGBT+ illégale.
Le rassemblement s’était déroulé sur le campus de l’Université technique du Moyen-Orient (ODTÜ), à Ankara, à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie. Il avait été durement réprimé par la police, qui avait utilisé des balles en caoutchouc, des sprays au poivre et des gaz lacrymogènes.
Interdiction générale
Organisée chaque année depuis 2011 par une association d’étudiants, la manifestation tombait sous le coup d’une interdiction générale des événements LGBT, «jusqu’à nouvel ordre», décrétée par le gouverneur de la capitale en novembre 2017. C’est ainsi, notamment, qu’un festival du film avait été annulé. Les autorités avaient alors prétexté le risque de heurts, mais aussi le danger pour la «santé et la moralité». L’interdiction a été maintenue en dépit d’une décision de justice ordonnant la levée de ces restrictions, au début de cette année.
Depuis le tournant répressif du gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdoğan, en 2014, les marches LGBT sont systématiquement interdites à travers le territoire turc. C’est le cas de la Pride d’Istanbul, qui rassemblait des dizaines de milliers de participant·e·s. Ces dernières années, des militant·e·s LGBT ont toutefois bravé ces interdictions en organisant des performances et des rassemblements informels.
Nous devons vraiment les soutenir