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De douteux tests psy sur les requérants gay

De douteux tests psy sur les requérants gay

La Hongrie a été condamnée par la justice européenne pour avoir rejeté la demande d'asile d'un Nigérian homosexuel sur la base d'une évaluation psychologique.

Dans une décision rendue hier, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a donné raison à un demandeur d’asile gay nigérian, rapporte la BBC. F. contestait la batterie de tests psychologiques à laquelle il avait été contraint de se plier en Hongrie en 2015 – en pleine crise de l’afflux de migrants par la «route des Balkans». L’homme, qui dit craindre des persécutions dans son pays, avait vu sa demande d’asile rejetée sur la base de cet examen, comprenant un test de Rorschach et un examen de personnalité, entre autres.

Or pour les juges de Luxembourg, les tests pratiqués par les autorités hongroises ne peuvent être interprétés pour évaluer la «plausibilité de son orientation sexuelle». Ils notent par ailleurs que le témoignage fourni par F. pour solliciter la protection de Budapest était crédible et ne contenait pas de contradictions. La CJUE renvoie donc l’affaire devant le tribunal de Szeged.

Méthodes douteuses
Les instances européennes ont déjà été saisies à plusieurs reprises sur les pseudo-méthodes de détermination de l’orientation sexuelle de requérants gay. En 2010, c’est Prague qui avait été condamnée pour avoir utilisé des tests «phallométriques», mesurant l’érection de demandeurs d’asile confrontés à des images homoérotiques. En 2014, les Pays-Bas avaient été rappelés à l’ordre en raison de leurs recours à des questionnaires sur les pratiques sexuelles pour évaluer la crédibilité des requérants gay.

La Hongrie de Viktor Orban fait partie des Etats les plus hostiles à l’accueil de migrants. Sur 29’000 demandes d’asile en 2016, seules un peu plus de 400 ont abouti à l’octroi d’une protection.