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Livrés à eux-mêmes, des jeunes gays forment des «gangs»

Des ados LGBT des banlieues noires américaines créent des «bandes» qui donnent du fil à retordre à la police. L'une d'elles a trouvé une occasion de s'exprimer dans la mode et de raconter son histoire.

Les policiers patrouillant aux alentours du centre commercial Gallery Place les connaissent bien pour des épisodes de pillages, des vols à l’arraché ou des rixes. Eux, ce sont les Check It, une bande d’ados noirs du quartier défavorisé de Trinidad, à Washington. Son noyau est composé d’une vingtaine d’ados et de jeunes adultes, mais le «gang» compterait jusqu’à une centaine d’«associés». Leur particularité? La plupart sont gays, lesbiennes ou trans et ont été jeté dehors de chez eux, souvent aussi de l’école.

En septembre dernier, un article du «Washington Post» avait éclairé cette face surprenante de la réalité de la rue. Donnant la parole aux leaders du groupe, l’article expliquait que beaucoup des membres de Check It se sont rencontrés à l’école. C’est là qu’ils auraient commencé à traîner en groupe pour se défendre des brimades de leurs camarades et des agressions homophobes. «Au début, j’essayais de me battre d’homme à homme, mais ils se mettaient à deux ou à trois contre moi. Alors on a commencé à se mettre ensemble, et à porter avec nous des sprays au poivre, des couteaux, des poings américains et des tasers», explique Tayron Bennett, 21 ans, tout juste libéré de prison après une bagarre.

Mais depuis cet automne, la police a noté une accalmie autour de Gallery Place. Les Check It ont été pris sous son aile par une association LGBT, avec la bénédiction la police. Avec un autre «gang» féminin, ils ont travaillé à un projet commun: un défilé de mode présentant leurs propres créations. L’événement, intitulé «Fashion Transformation» s’est taillé un franc succès, samedi dernier, permettant même de récolter des fonds. Le problème demeure néanmoins: le rejet auquel font face les jeunes au sein de leur propre communauté.

Des milliers d’ado à la rue
L’histoire des Check It n’est pas anecdotique. Le phénomène des jeunes LGBT sans-abri ou en rupture sociale est loin d’être négligeable aux Etats-Unis. Dans les grandes villes comme New York, les ados gay, lesbiennes ou transsexuels seraient des milliers à vivre dans la rue. Des phénomènes de délinquance en groupe ont déjà été rapportés par le passé – prenant parfois des formes insolites. Il y a quelques mois, c’était un groupe de jeunes voleuses à l’étalage transgenres qui faisaient la une des journaux en Floride. Elles s’attaquaient en priorité à des magasins de maquillage et de déguisements. Plus curieux encore: en 2007, une légende urbaine circulait sur des bandes de lesbiennes enlevant des enfants pour les rendre homosexuels.