Mariage homo: le catholique de base s'en fout

Le péril gay brandi par le Vatican et les tenants de l'ordre moral laisse de marbres près de deux tiers des électeurs catholiques français, selon un sondage.

Seul un catholique pratiquant sur cinq estime que la position du candidat à la présidentielle sur l’ouverture du mariage sera déterminante dans son choix du candidat à la présidence de la République, contre 14% dans l’ensemble de la population. C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé en France par l’IFOP, et publié aujourd’hui par le quotidien «La Croix». 63% des personnes fréquentant les églises attribuent un «faible rôle» à cette question. Le fossé est bien plus large sur des thèmes tels que l’école privée (46% contre 23%) ou l’aide aux pays du sud (22% contre 9%). Mais ces questions sont très loin de la place accordée aux préoccupations traditionnelles de l’emploi, de la sécurité ou du pouvoir d’achat.

«Les catholiques sont des Français comme les autres, il n’y a pas de parti chrétien, pas de vote catholique», souligne François de Lacoste Lareymondie, vice-président de l’Association pour la fondation de service politique, le groupe chrétien qui a commandité l’étude d’opinion.

L’enquête a été accueillie avec un certain agacement par l’une des figures de proue de la droite familialiste dans l’Hexagone. Christine Boutin, qui ambitionne elle-même de se présenter au scrutin de 2012 sous la bannière de son Parti chrétien démocrate, estime dans «La Croix» que les résultats auraient été bien différents si l’on avait posé la question de l’adoption par les couples de même sexe.