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Trip Foucault avec Lionel Baier

Trip Foucault avec Lionel Baier
Photo: Simeon Wade

Du 2 au 17 décembre, le Théâtre de Vidy propose Foucault en Californie. Cette pièce mise en scène par Lioner Baier d’après un récit autobiographique de Simeon Wade relate le voyage psychédélique du célébrissime philosophe français sur la côte ouest des USA.

1975, Michel Foucault est à l’orée de deux livres qui deviendront des monuments de la pensée contemporaine: Surveiller et punir et le premier tome d’Histoire de la sexualité. Cette année-là, il fait la rencontre de Simeon Wade, alors maître de conférence à l’université de Claremont en Californie, qui lui propose un périple qui passera notamment par la vallée de la Mort. Le grand philosophe, contre toute attente, accepte et part à la découverte d’une jeunesse californienne libre qui aime disserter sur sa pensée et expérimenter des substances psychotropes. Le livre de Wade, publié en 2019, relate cette aventure avec précision, notamment le trip sous LSD de Foucault. Le manuscrit a, du vivant des deux protagonistes principaux, été adoubé par le penseur: «C’est votre texte, il vous appartient», aurait alors consenti le philosophe par le biais d’un échange de courrier avec Wade. 

C’est lors de cette première publication, en 2019, que Lionel Baier rencontre Foucault in California. Paru début 2021 en français aux éditions La Découverte, la narration de Wade est retravaillée par le cinéaste suisse de 46 ans, attiré par ce texte qui «donne l’impression de prendre le thé avec Michel Foucault». C’est une première mise en scène au théâtre pour Baier, qui nous explique ce choix: «Le théâtre est pour moi le lieu du direct, plus que le cinéma, qui est le lieu de la nostalgie, et j’avais envie de restituer ceci, le côté impromptu de cet ouvrage.» 

Un personnage du répertoire
Pour préparer ce spectacle, le metteur en scène rencontre, outre le frère de Simeon Wade, l’auteur Mathieu Lindon, ami de Foucault qui décrit leur relation dans le sublime Ce qu’aimer veut dire (édition P.O.L, 2011). L’écrivain français y confirme avoir eu l’impression d’entendre Foucault en lisant l’ouvrage de Wade. Cependant, Baier ne cherche pas à reconstituer une version «véridique» de Foucault: «Dans le texte qu’on joue, il y a une partie du texte original et beaucoup de choses que j’ai rajoutées en me disant « Michel Foucault ne va pas ressembler à Michel Foucault dans le spectacle ». J’en ai fait un personnage du répertoire.» 

«Quand on lit ses œuvres, c’est incroyable de voir à quel point la société est devenue foucaldienne»

À la question de savoir ce que le philosophe, décédé des suites du VIH en 1984, peut avoir à nous dire en 2022, Lionel Baier répond du tac au tac: «Quand on lit ses œuvres, c’est incroyable de voir à quel point la société est devenue foucaldienne. Non seulement sur la question de l’emprisonnement, mais aussi sur l’enfermement volontaire dans la téléréalité, les relations de pouvoir ou encore les épidémies.» Et sur les questions LGBTIQ+, «Foucault doit certainement plus parler à des gens qui ont vingt ans aujourd’hui qu’à des gens de ma génération», notamment parce qu’il a toujours défendu une vision de rupture, un anticonformisme, lui qui, dans son œuvre, s’est toujours intéressé aux Anormaux

Infos et réservation: vidy.ch