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Thé Dansant de la Sans-Valentin

dim 23 février, 15:00
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Muddy Monk + Bonnie Banane

ven 24 janvier, 19:30
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Zizi Zozio, Marvin M’Toumo

ven 24 janvier - dim 26 janvier

Illusoire virilité

Dans «Les initiés», John Trengove raconte une tragique histoire d’amour en Afrique du Sud sur fond de rite macho et ancestral.

Xolani est un jeune ouvrier. Taciturne, morose, solitaire, il vit à Queenstown et, chaque année, s’en va dans les montagnes du Cap Oriental. Avec d’autres hommes, il participe, en temps qu’instructeur, à l’Ukwaluka, rituel d’initiation commençant par la cérémonie de circoncision imposée aux adolescents. Ils leur sont confiés pour devenir des hommes, de vrais mâles, selon les anciens, capables de perpétuer le nom de la famille. Passé par là quelques années plus tôt, Xolani, jugé différent, était mis à l’écart. Issu d’un milieu aisé de Johannesburg, son initié, le capricieux Kwanda lui ressemble. Et ne tarde pas à découvrir un secret inavouable. «Je sais ce que tu es, mais tu ne peux pas l’admettre», lui dit-il…

En effet, si Xolani revient dans ces campements isolés, c’est pour revoir son ami Javi, un grand gaillard athlétique qui en impose. Sauf que ce modèle de virilité cache sa vraie nature sous ses muscles. Comme Xolani, qui se sent du coup menacé par les éventuelles révélations de Kwanda.

Blessure
Sur fond de rite ancestral, d’illusoire apprentissage de la virilité, le Sud-Africain Jonh Trengove analyse les rapports de force, conflictuels, entre initiateurs et initiés, mais raconte surtout une violente et tragique histoire d’amour. L’illustrant notamment par des ébats à la fois furtifs et brutaux, il n’en brosse pas moins un portrait émouvant de deux hommes, l’un amoureux fou, l’autre davantage soumis à ses pulsions, mais tous deux forcés de se cacher. Le titre original «The Wound» (la blessure) traduit d’ailleurs mieux que l’intitulé français la double souffrance qu’induit le récit.

Celle physique de la circoncision et celle psychologique du lourd secret d’une relation interdite dans une société restée attachée à des traditions archaïques. Un premier long métrage courageux, ambitieux, auquel on reprochera toutefois un manque de rythme, des longueurs, et l’ajout de quelques scènes nuisant à la dramaturgie.

» Sortie le 3 mai