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Christine le Valeureux

Christine and the Queens, élue artiste féminine de l’année par les Victoires de la Musique, est bien plus que ça. C’est une artiste engagée par le simple fait d’être elle-même, au masculin-féminin.

Personne n’a pu échapper au phénomène Christine and the Queens. Jusque dans chaque grotte on a entendu sa voix mélodieuse et emportée. Oui, Christine a la rage. Elle ne chante pas, elle défend une idée, elle combat ses fantômes, elle incante des prières, mais surtout, elle exhorte au courage d’être soi. Christine est un personnage qui s’invente au delà des conventions et des codes identitaires normatifs, elle définit les contours d’un personnage à la féminité masculine, au libre-penser et à la langue bien pendue.

Christine n’est pas militante, elle n’en a pas besoin, son existence même est un acte politique; elle visibilise l’entre-genre, l’anti show-business, le néo-féminisme avec une grâce et une fraîcheur qui désarme les plus conservateurs. A n’en pas douter, ceux qui oppriment, les «haters», chantonnent dans leurs voitures sur les refrains de Christine, tant elle amène ses pions avec subtilité. Et c’est là l’une de ses forces, elle instille une pensée libertaire dans tous les esprits.

Mais Christine, c’est aussi une musicienne, une danseuse, une chanteuse. Ces mots-là ne suffisent pas, ils semblent mineurs. On aimerait plutôt parler de compositeur ou chorégraphe, puisque cette star en devenir fait tout, contrôle chaque aspect de sa production avec un soin et un perfectionnisme ambitieux, pour ne pas dire obsessionnel.

A la présenter ainsi, on aurait vite fait de la croire inatteignable, perchée sur les sommets vertigineux du talent, de l’exigence et du succès. Il n’en est rien, Christine est «un petit machin dans un costume» comme elle se plaît à le rappeler lors d’interviews. Lorsqu’elle parle de ses débuts dans la musique, on pourrait presque croire que c’est dû au hasard, un chemin pris au détour d’une nuit, sur le dos de la jambe. Les mots labeurs, travail, larmes, sueur, peurs n’existent pas dans son répertoire. Est-ce par modestie ou pudeur, ou simplement qu’elle vit tout ce travail dans tant de joie qu’ils ne semblent pas pénibles?

Rencontre avec une jeune femme légère, douce, qui rit beaucoup, dont l’esprit vif résonne comme un écho à ses chorégraphies.

360° – Tout s’est passé assez vite pour toi depuis 2010, lorsque tu te retournes et prends de la distance, es-tu surprise par tes talents?
Christine – Surprise, oui, je ne veux pas faire de fausse modestie et parler de talent, mais plutôt de succès, car je ne m’y attendais pas. Au vu des références que j’ai, je ne pensais pas que ça parlerait à tant de monde. C’est assez joli que ce soit le cas.
– Tu ne pensais pas rencontrer un public si large parce que tu n’es pas consensuelle?
– Oui, et parce que mes références ne le sont pas toutes. Bien sûr j’aime des grandes stars telle que Beyoncé, mais j’ai aussi des références queer telles que Klaus Nomi, The Knife ou Planningtorock, qui réfléchissent sur le genre. Mon personnage n’est pas très extrême mais je défends certaines choses que je ne voulais pas abandonner, et il est des compromis que je ne voulais pas faire. Je ne savais pas trop ce que ça allait donner comme résonances.
– Quand on écoute ta musique avec plus d’attention, on sent qu’il y a une prise de position politique, un peu malgré toi, simplement parce que tu dis les choses et que tu es qui tu es.
– Oui c’est vrai, malgré moi, c’est intéressant comme angle, parfois j’avais l’impression d’être un personnage très militant rien qu’en arrivant quelque part en costume masculin. Ça peut sembler un détail mais dans certaines situation ça peut devenir très militant. Comme lorsqu’en interview on te demande quel fond de teint tu mets, ce sont des petits détails, insignifiants, mais quand même, j’ai l’impression que rien qu’en proposant une autre façon d’être une chanteuse, et d’être une femme, avec une façon d’envisager sa sexualité différemment, ça peut devenir politique et militant.
– On a d’ailleurs vu le buzz autour de la couverture du magazine «Elle», le tollé suscité parce que tu as osé dire que la photo choisie n’était pas ta préférée, et que tu aurais choisie celle où tu apparais plus forte, plus guerrière… moins féminine.
– C’était assez hallucinant, moi je souhaitais simplement commenter une discussion sur la représentation de la femme. C’est intéressant et révélateur de constater que ça a été récupéré bien différement et tourné en «Christine fait sa diva», je trouve ça très misogyne. «Elle fait sa princesse, elle fait des caprices» ce sont des remarques qu’on ne fait qu’aux femmes. Je voulais simplement continuer ma réflexion, celle qui m’anime depuis le début de mon projet musical.
– Avec le succès que tu connais actuellement, pourras-tu garder ce ton, cette liberté?
– J’essaie de le faire, et pour l’instant, ça va. Ça risque de créer encore ce genre de petits buzz, mais si j’arrêtais de le faire, je ne verrais même plus d’intérêt à ce projet. Le personnage de Christine est aussi né de cette colère, de cette frustration, je me rallie toujours à ce sentiment là, pour m’affranchir et me libérer du regard des autres, ce qui n’est pas évident lorsque l’on est autant observé. Je risquerais de devenir quelqu’un d’aseptisé et de faire attention à tout ce que je raconte, ce qui serait la mort de la spontanéité.
– Quels seraient les modèles féminins actuels qui ont réussi à s’affranchir?
– Lorde. Je trouve que pour son âge et vu comme elle a été au centre d’un tourbillon médiatique avec ses titres, elle a su défendre le droit à une existence imparfaite. J’ai adoré lorsqu’elle a pris position sur les réseaux sociaux pour dire aux médias d’arrêter de retoucher ses photos et laisser ses traces d’acné. J’aurais adoré entendre ce genre de message quand j’étais ado, je trouve ça très libérateur. Elle le fait avec beaucoup d’intelligence et de cohérence. J’aime aussi beaucoup Beyoncé, et la façon dont elle a fait intervenir dans son dernier album le mot féminisme. Je trouve très bien qu’elle le fasse, qu’elle le ramène à un anti-gros mot, qu’elle permette d’aborder le féminisme avec décontraction. Si elle peut l’amener dans le débat, le rendre un peu plus cool et sexy, ce serait pas mal.
– Tu aimes beaucoup le hip-hop américain. C’est un milieu hyper sexualisé. Chez toi ce n’est pas présent, ou pas encore?
– Pas encore je pense. Je suis une grande fan de Gainsbarre, lorsqu’on parle de créer une représentation féminine différente, j’aimerais bien pouvoir aller là, être une Gainsbarre. Du coup, je me prendrais plein d’insultes telles que «salope», mais ce n’est pas grave.(rires)

Valeureux, Christine. Elle est courageux. Elle va au bout de sa pensée libertaire, avance sur ce chemin osé, et tellement important. Christine nous offre un premier album indispensable, des concerts vivants et investis, et une personnalité rare qui remue les médias, sans genre, sans drapeau, sans étiquette. Longue vie au roi Christine!

Sous la bonne étoile?

Christine aka. Héloïse Letissier est gémeaux, c’était évident. Les gémeaux sont aux signes astrologiques ce que Nicki Minaj est au string ou Demis Roussos à la pilosité: l’excellence. Sandra Gaudin, reine romande de l’astrologie, a analysé son thème astral. Voici ce qu’elle a pu interpréter.

Qui est-elle?
Héloïse a un très joli thème, très positif. Elle aurait des idéaux élevés, une vision du monde et des gens très exigeante. C’est une artiste travailleuse, visionnaire et perfectionniste. oui, cette gémeaux ascendant balance est une artiste née, aucun doute sur cela. Ecriture, image, danse, c’est une touche à tout qui, par son ambition et son travail, transforme tout en or. Dans son thème, il y a beaucoup de signes d’air, des signes en mouvement perpétuels, qui créent curiosité et besoin de stimulation. Beaucoup de personnages en elle aussi, rien qu’avec ses trois planètes en gémeaux, ça en fait déjà six, c’est une véritable boule à facettes.

Son avenir?
Heureuse, elle le serait et le sera, mais aurait peut-être de la peine à le voir. C’est une grande perfectionniste qui pense beaucoup, qui ne s’arrête jamais. Il est probable qu’elle ne se limite pas à ses succès musicaux mais évolue vers d’autres domaines artistiques. Probable aussi qu’elle s’engage davantage pour des causes humanitaires ou écologiques. C’est un volcan en contstante ébullition, c’est comme ça qu’elle se sent vivante.

Comment la séduire
Héloïse serait une grande séductrice et aurait des coups de cœurs assez constants. Sa Vénus en Gémeaux indique qu’elle va vivre un bel été, fait de gaieté et de belles rencontres. Ayez l’âme épistolaire pour lui plaire, sachez utilisez les mots, elle aurait un faible pour les gens engagés à l’esprit vif. Il faut la faire rêver.