Sous les jupes de la Castafiore
Et si la célèbre Castafiore de Tintin était en réalité le dernier des castrats ? C’est ce que suppose la biographie non autorisée de la célèbre cantatrice.
Albert Algoud est humoriste. Il a travaillé avec Karl Zéro et été rédacteur en chef de Fluide Glacial. Mais Albert Algoud est surtout un tintinophile acharné. Le dictionnaire des injures de Haddock c’est lui, celui des inventions de Tournesol aussi. L’un de ses ouvrages mélange audacieusement queer et neuvième art en partant de cette révélation fracassante: la Castafiore est un homme, Fiorentino Casta, le dernier des castrats.
La Castafiore est, certes, un des principaux personnages de l’univers Tintin, mais son histoire est lacunaire. Qu’à cela ne tienne, l’auteur s’empare des éléments existant, comble les blancs de façon plus ou moins fantaisiste, lui offre un passé et même un avenir! L’exercice peut sembler périlleux, mais il est effectué avec grâce. Des conservatoires de Naples à la Gay Pride de New York en passant par un couvent: nous voilà entraînés à travers le monde sur les traces de l’étrange et riche personnage que devient le rossignol milanais sous la plume d’Algoud. Aventures rocambolesques, style enlevé, humour: on replonge volontiers en enfance avec cette nouvelle lecture de Tintin. Et à peine le livre fermé, on se précipite sur les albums du petit reporter.
Si ce livre a de quoi conquérir le lecteur, il n’en a pas été de même pour la Fondation Hergé. Ce qui explique le titre «La Castafiore Biographie non autorisée» et l’absence regrettable d’illustration. N’empêche! Un livre à caler entre les tongs et le tanga avant de partir au soleil.