L’été, c’est fait pour niquer?
«C’est un amour de vacances, une histoire sans lendemain, mais à laquelle on repense, les
«C’est un amour de vacances, une histoire sans lendemain, mais à laquelle on repense, les yeux pleins de chagrin.» Un superbe poème signé Christophe Rippert, célèbre troubadour d’AB Productions dans les années 90, qui faisait rimer vacances avec indolence, mais aussi avec impuissance. Chrichri, on ne vous oublie pas, ta mèche gominée et toi.
Il y a aussi un certain William Shakespeare, moins sexy et moins vivant que Christophe Rippert qui affirmait que «si l’on passait l’année entière en vacances, s’amuser serait aussi épuisant que travailler». Tout comme je suppose vivre toute l’année à Sitges ou Punta Cana rendrait affreusement banale une baise sur le sable chaud.
Donc le message est vieux comme William S. et Christophe R.; vive les vacances parce qu’elles sont rares, vive les vacances parce qu’elles nous rendent hédonistes. Sérotonine, oisiveté, bonne bouffe et plaisir. Mais quel plaisir? Le plaisir d’une sexualité moite sous ventilateur de plafond, le plaisir de se frotter à des corps bronzés qui sentent le monoï. Euh.
Est-ce qu’on est obligé·e·x de s’infliger une injonction de plus, à savoir jouir, jouir et re-jouir tout l’été «parce que c’est de saison» comme les asperges en mai?
Attends, stop, deux secondes, meuf! De 1: l’huile dans le monde réel, c’est celle qui s’échappe de la boîte à sardines au camping d’Yvonnand. De 2: est-ce qu’on est obligé·e·x de s’infliger une injonction de plus, à savoir jouir, jouir et re-jouir tout l’été «parce que c’est de saison» comme les asperges en mai? Je crois pas non, on s’était promis au XXIe siècle de se foutre la paix.
La tendance de l’été 21 est donc d’être libre comme l’air, de désirer ou non, de jouir ou pas. Et si le cul te tente et que c’est consenti, quelques petits conseils pratico-cruising (parce que je travaille pour le service public avant tout): dans la forêt, on fait gaffe aux tiques et aux sangliers. Dans la piscine, attention au chlore et à l’effet ventouse. Gare aux bactéries dans le lac ou la mer, surtout un lendemain d’orage. Pour le reste, bonnes vacances!