Lausanne

Happy Birthday, GT’s!

sam 27 avril, 19:00
Lausanne

Guinguette Queer

dim 5 mai, 15:00
Genève

36 gr.

ven 26 avril, 23:00
Lausanne

Bordello Chulo

dim 19 mai, 23:00

Droits humains: «Il va falloir travailler toute l’année»

Le 15 avril dernier, du fait des pressions du Vatican et de certains Etats musulmans, la Commission des droits de l’homme a ajourné l’examen de la résolution brésilienne intitulée «droits de l’homme et orientation sexuelle». L’analyse de Rosanna Flamer Caldera, co-secrétaire générale de l’ILGA.

C’est la deuxième fois que la Commission des droits de l’homme ajourne la thématique de l’orientation sexuelle. Peut-on parler de blocage?
Etant donné les pressions exercées sur ces sujets apparemment encore très tabou, la résolution aurait pu, si un vote avait eu lieu, être carrément rejetée hors de l’agenda des Nations Unies, et cela peut-être pour plusieurs années. Cet ajournement apparaît donc plutôt comme une petite victoire, qu’on doit à l’appui de certains gouvernements. Le Brésil bien sûr, mais aussi certains pays latino-américains et l’Union européenne, particulièrement l’Allemagne.

Et du côté des ONGs?
L’autre facteur positif était la visibilité de notre délégation de plus de 50 personnes représentant des pays très différents: Iles Fidji, Chine, Brésil, Turquie, Afrique du Sud, Mexique, Inde, République dominicaine, Honduras, Chili, Nouvelle Zélande, Argentine, Népal, Allemagne, France, Espagne, etc. Cette diversité a démontré que les questions de l’orientation sexuelle et du transsexualisme ne sont pas propres à l’Occident, mais se retrouvent dans le monde entier.

Quels sont vos pronostics pour l’année prochaine?
Ils sont positifs. Notre présence, qui va se renouveler dans les prochaines années, a déjà montré que les questions LGBT ne pourront plus jamais être passées sous silence à l’ONU. Mais il faut maintenir la pression: l’année prochaine, nos associations devraient mettre leurs ressources en commun afin d’avoir une délégation encore plus importante, et plus diversifiée, car l’Afrique (surtout francophone), l’Asie, l’Océanie et, curieusement, l’Europe, étaient sous-représentées, de même que la délégation trans.

La visibilité est-elle suffisante pour enlever le vote?
Non, il faudrait également, durant toute l’année qui vient, que toutes les associations contactent leurs gouvernements afin de les sensibiliser davantage aux questions LGBT, et à la nécessité d’appuyer la résolution brésilienne. Après tout, les personnes concernées sont très nombreuses: les gays, lesbiennes, bi et trans représentent, au niveau mondial, une population supérieure à celle de l’Europe ou des USA. Une manière de visibiliser la résolution brésilienne serait d’en faire, cette année, des thèmes des gay prides dans le monde entier, comme c’est déjà le cas à Genève ou de continuer à faire signer la pétition en sa faveur.

Pensez-vous pouvoir le faire au Sri Lanka?
Dans mon pays, s’il y avait une Pride, je serais peut-être la seule, avec quelques autres personnes, à défiler dans les rues. Au Sri Lanka, les actes homosexuels sont punissables de 10 ans de prison, une peine rarement appliquée puisque les personnes doivent être prises sur le fait. Si la résolution passe, la condition LGBT s’améliorerait, avec une probable modification du code pénal. Et ceci ne serait qu’une première étape.

Plus d’infos: www.ilga.org et pétition sur www.brazilianresolution.org