Rencontres sur Internet: Pink Cross prône le «safe surf»

Le Tribunal fédéral ayant confirmé la condamnation d’un usager de Gaynet.ch, Pink Cross recommande aux utilisateurs de sites de rencontres gays de redoubler de vigilance.

Depuis 2003, plus de 500 usagers du site de rencontres gay suisse Gaynet.ch sont poursuivis pour avoir mis en ligne des images les représentant eux-mêmes dans des poses érotiques. La justice reproche aux internautes d’avoir rendu les clichés accessibles à des mineurs de moins de 16 ans – une situation principalement due à des conditions ambiguës de postage pour les petites annonces et photographies par les utilisateurs du site (voir article «Les inquiétantes dérives de la traque aux pédophiles», 360° No.47).

Le 3 juin dernier, un arrêt du Tribunal fédéral a confirmé la condamnation de l’un de ces usagers à Frs. 500.- d’amende. Pour Pierre-André Rosselet de Pink Cross, le Tribunal fédéral «montrant une ligne très dure et conservatrice, la situation est claire pour les cas analogues.» Cela étant, il précise que «les cas en suspens dans les instances inférieures doivent encore être analysés au cas par cas.»

Porno homo ou hétéro: tolérance zéro
Par ailleurs, l’arrêt du Tribunal fédéral s’appuie expressément sur la base d’une affaire similaire jugée en mars dernier. Or celle-ci impliquait un cas de pornographie à caractère hétérosexuel. Cette justification vient couper l’herbe sous le pied de ceux qui s’attendaient à ce qu’en matière de pornographie, la justice se montre «moins tolérante» à du matériel à caractère homosexuel qu’hétérosexuel.

Pink Cross se concentre à présent sur la prévention à fournir en direction des internautes gays et des prestataires de services. Premier pas dans cette direction, la création d’une page «Safe surf» sur le site de Pink Cross. Celle-ci rappelle le cadre juridique de la drague sur Internet et décrit les précautions à prendre pour éviter de se trouver, en toute bonne foi, dans le collimateur de la justice.

[illustration: Adrienne Barman]