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Parade 04

La réaction n’a pas tardé. Suite aux résultats des élections fédérales, des mouvements spontanés d’opposition à l’UDC commencent à émerger un peu partout en Suisse romande. Ils émanent d’une culture plutôt jeune et ne sont pas forcément politisés au sens partisan du terme.

Pour l’heure, leurs actions sont très symboliques: certains portent sur la poitrine un ruban blanc, signe ostentatoire du refus du modèle de société que le parti de Christoph Blocher est en train de dessiner pour la Suisse. Rien à voir, certes, avec l’immense vague de contestation qui avait déferlé sur la France après le score de Le Pen au premier tour des Présidentielles. Dans ce pays, la contestation se fait souvent discrète, mais ce n’est peut-être qu’un début.
A l’heure où l’on s’interroge sur le message politique à donner à la prochaine Pride 2004, le contexte actuel ne devrait pas manquer de nous inspirer. La fermeture à l’autre, le rétablissement d’un ordre moral qui dicte les comportements, la réduction des budgets du social et de la santé, l’obsession sécuritaire,… le programme de la Suisse blochérienne va incontestablement à l’encontre de tous les acquis de la communauté LGBT, entre autres acquis sociaux. Si la Pride de Genève entend renouveler un peu le concept de l’événement, comme on a pu l’entendre dans les premiers débats préparatoires, la voilà servie: dans un tel contexte, il y a matière à se montrer créatifs!
Pour beaucoup, l’idée de faire de cet événement un front symbolique du refus, une «pride» qui deviendrait en somme une «parade» à la rigidification des mentalités, apparaît en effet presque comme une évidence. Non qu’il s’agisse de s’opposer à l’UDC en tant que telle, mais à toutes les idées qu’elle véhicule, à toutes celles qui cultivent l’ostracisme à tous niveaux. Osons faire de cette Gay Pride en quête de jus neuf un événement qui transcende les aspirations de la communauté LGBT. Un événement organisé par les milieux LGBT mais qui encouragerait – n’est-ce pas là le meilleur signe d’ouverture? – bien d’autres esprits entreprenants, et de tous bords, à s’y associer. Dans cette histoire, nous serions les boute-en-train d’un large mouvement qui refuse le modèle d’une Suisse terrorisée. Peignons les murs de ce pays apeuré en rose, roulons des pelles aux coincés, dansons devant les caméras de surveillance… Ce ne sont là que des images, mais l’idée consiste à voir la Pride et les semaines qui la précèdent comme un formidable espace de créativité collective, à la fois drôle et politiquement pertinent. Sur le fond, le défi consiste à réveiller du mieux possible l’imaginaire endormi d’une Suisse tétanisée par ses peurs. Si on parvient à le relever, alors la «Parade» de Genève aura trouvé tout son sens.