Tous les goûts sont dans la nature
L'agriculture helvétique va-t-elle mal? Oui, si l'on en juge par la vingtaine de beautés agricoles immortalisées dans les deux dernières livraisons du Calendrier suisse des paysans.
C’est une tradition à laquelle on succombe avec délice: les ineffables «Calendriers des paysans» sont sortis: plus de 20 000 exemplaires, dont un gros tiers pour l’édition «boys». Une septième livraison qui hésite entre porno chic (même si l’on y voit pas la moindre fesse à l’horizon) et autoparodie.
Côté filles, la production a manifestement dévalisé un sex-shop, faisant revêtir à d’authentiques agricultrices helvétiques des pièces de lingeries disons… audacieuses. Les poses, toujours aussi surréalistes, suggèrent les plaisirs solitaires dans les foins (mains posées délicatement sur l’intérieur des cuisses), voire pire. Comme ces deux harpies photographiées sur fond de ciel orageux, un hélicoptère en arrière-plan (?), moue aguicheuse, lingerie noire sous un manteau de laine blanc. Si elles surgissaient sur le bord d’une route de montagne ces deux-là, j’actionnerais immédiatement le verrouillage central et je plaquerais l’accélérateur.
Contraste saisissant avec les apollons agricoles: dix kilos de moins, en moyenne, que leurs collègues féminines. Aussi imberbes qu’inexpressifs, l’un s’asperge de surplus laitiers, un autre balance dangereusement sa faux au dessus de sa tête, tandis qu’un troisième s’amuse à écraser une poignée de cerises entre ses poings. De quoi s’inquiéter pour l’approvisionnement alimentaire du pays. Côté vestimentaire, le plus «coquin» arbore un short en jeans digne de Samantha Fox. Bref, des clichés qui satisferont peut-être les amateurs de twinks du terroir. Les autres rêveront à un calendrier de la main d’œuvre agricole étrangère.
Quelle triste sort , pour ces malheureux paysans contraints de s’abaisser à servir l’industrie du voyeurisme , se trouvant actuellement écrasés par les florissantes et grandes exploitations agricoles industrielles (qui par ailleurs, font du dumping salarial en engageant de la main-d’oeuvre bon marché de l’Est).
De plus , depuis que Doris Leuthard a autorisé la libre importation des produits alimentaires Européens (meme ceux qui jusqu’à maintenant n’étaient pas autorisés par nos normes) , nous allons dorénavant trouver dans les étalages de nos supermarchés de la viande , des fruits et légumes provenant de pays de l’Est , de prix et qualité extrêmement basse et d’un niveau de toxicité (pesticides) bien supérieur à nos anciennes normes.
Ceci a été surnommé le principe du cassis de Dijon :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_du_cassis_de_Dijon
Puis , étant donné que Bruxelles vient d’autoriser la production de certains aliments de type “OMG” en Europe et que Micheline Calmy Rey essaie d’influencer la Suisse à accéder à la communauté Européenne , je ne vous explique pas ce qui nous attend demain dans nos assiettes. Si ça continue , nos paysans n’auront bientôt plus qu’à se recycler dans les petits métiers des villes.