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Mariage pour tous·tes·x en Suisse: et après?

Mariage pour tous·tes·x en Suisse: et après?
Des parlementaires lors des débats sur le mariage égalitaires, en septembre 2020.

Si le mariage des couples de même sexe est une avancée considérable, il ne doit pas occulter les discriminations qui demeurent envers les personnes LGBTIQ+, notamment en termes d'accès à la parentalité. On en parle avec Thierry Delessert, spécialiste de l'histoire de l'homosexualité en Suisse.

Alors que nous préparions cet article, nous avons appris avec effarement et colère que les caisses-maladies refusaient de prendre en charge la PMA (procréation médicalement assistée) pour les couples de lesbiennes. Une vraie douche froide qui tempère l’enthousiasme autour du mariage pour tous·tes·x entré en vigueur cet été et qui questionne la mise en application pratique de la loi. Nous avons échangé avec Thierry Delessert, qui co-signe avec Marta Roca Le mariage pour tous et toutes – Reconnaître les couples de même sexe en Suisse, aux Presses Polytechniques Romandes.

Le mariage pour tous·tes·x est-il, en l’état actuel, satisfaisant?
Qu’on soit bien clair, le mariage pour tous·tes·x en Suisse est une immense avancée. C’est un mariage avec clauses extensives et inclusives qui a été décidé. Il inclut en effet le droit à l’adoption large et externe pour les couples de même sexe ainsi que l’accès à la PMA pour les couples lesbiens. Et cet accès à la PMA pour les couples de lesbiennes est refusé au prétexte d’une stérilité sociale. On voit que les arguments de celleux qui s’étaient opposé·e·x·s au mariage pour tous·tes·x sur la base d’une quelconque naturalité ont fait leur lit dans les contreforts de la loi en créant une opposition entre stérilité sociale et stérilité biologique – celle qui permet aux couples hétéro d’être pris en charge pour cette assistance à la procréation.

Qu’en est-il du droit à l’adoption?
Pour l’instant, il n’y a pas de freins mis en évidence au niveau de l’adoption par les couples de même sexe. Toutefois, on ne peut pas préjuger de l’avenir: je crains que les adoptions externes subissent des discriminations. Je me pose, là aussi, des questions sur la mise en œuvre de la loi.

En termes d’accès à la parentalité, on pense aussi au droits aux personnes trans* à préserver leur fertilité…
Tout à fait. Il est désormais possible pour les personnes trans* de changer de prénom, ainsi que de sexe à l’état civil sans passer par un quelconque diagnotic ou une quelconque expertise. La Suisse est le premier pays en Europe à ouvrir ce droit, et cela pose de nombreuses questions, notamment concernant la préservation des ovocytes et des spermatozoïdes. Je n’ai pas de réponse aujourd’hui, mais j’espère que nous suivrons la voie de l’Allemagne et que nous écarterons des clivages que l’on voit en France, notamment au sein même des communautés LGBTIQ+. Oui, il y a d’un côté les questions d’orientation qui sont historiquement objet de lutte et de l’autre, des questions d’identité qui sont nouvellement objets de lutte . Il faut qu’on puisse arriver à se rendre compte que ce sont les mêmes luttes. Les vieux·eille·x pédés et gouines se trompent quand iels cherchent à exclure les trans* et les inter. Il ne faut pas oublier notre histoire, c’est dangereux d’oublier.