L’Union démocratique fédérale (UDF) revient à la charge. Lors de son assemblée des délégués, hier à Olten (SO), le petit parti ultraconservateur d’obédience évangélique a confirmé qu’il allait lancer un référendum contre l’extension de la norme pénale antiraciste, adoptée le mois dernier au Parlement. Il a jusqu’au 7 avril pour récolter au moins 50’000 signatures.
En novembre, l’UDF avait donné un avant-goût de ses arguments, qui caricaturaient la réforme comme une «dictature du langage» et une intolérable atteinte à la liberté d’expression: «Doit-on interdire à l’avenir tous les groupes qui, basés sur l’Evangile, ne sont pas d’avis que l’homosexualité soit tout à fait normale?» De quoi séduire bon nombre d’électeurs de l’UDC, parti qui s’est opposé à l’initiative déposée par Mathias Reynard en 2013.
Marginal, mais…
Bien que non représenté à Berne et marginal en terme de votes (1,2% des voix aux dernières élections fédérales), l’UDF a souvent été le moteur de votations sur des thèmes de société, comme la famille ou l’avortement. Son plus gros coup remonte à 2004, quand le parti avait réussi à rassembler quelque 67’000 paraphes contre la loi sur le partenariat enregistré. Celle-ci avait finalement été acceptée par le peuple l’année suivante, par 58% des voix. En 2016 en revanche, contre la réforme de l’adoption, la récolte de signature avait échoué.
