Soldats séropos réformés d’office?

Un nouveau règlement interne de l’Armée suisse préconise d'exclure de ses rangs les recrues et soldats séropositifs. L’Aide suisse contre le sida s'indigne.

Mis en lumière par l’hebdomadaire alémanique Sonntagszeitung du 8 novembre dernier, un nouveau règlement interne du Département fédéral de la défense préconise d’exclure les recrues et soldats séropositifs des rangs de l’Armée, de même que les végétariens et les consommateurs de drogue, entre autres. Selon ces directives, entrées en vigueur en juin dernier dans la plus grande discrétion, le maintien de soldats formés dépendrait désormais d’une «autorisation médicale, du traitement, de la fonction militaire et de l’ajustement aux autres soldats.»

Indignation
Cette disposition a provoqué l’indignation de l’Aide suisse contre le sida (ASS) qui exige son réexamen: «Les personnes VIH-positives sous traitement sont dans bien des cas aussi aptes au service que des personnes non infectées», affirme un communiqué posté sur le site de l’association. «La position du Département de la défense est discriminatoire et mène à une stigmatisation supplémentaire à l’encontre des personnes vivant avec le VIH en Suisse.» Relevant que ce règlement ne spécifie pas comment le statut sérologique des recrues est déterminé, l’ASS rappelle en outre que l’Armée ne peut contraindre ses recrues à effectuer un test ou révéler leur statut sérologique.