Plus de cent cas déjà rapportés à LGBT+ Helpline
En trois mois, la ligne d'aide aux victimes d'homophobie et transphobie en Suisse a montré qu'elle répondait à un véritable besoin au sein de la communauté.
LGBT+ Helpline répond depuis trois mois aux appels de lesbiennes, gay, bi et trans victimes de violences ou de menaces. L’occasion d’un premier bilan, dressé par le site alémanique Watson, qui a interrogé Bastian Baumann, secrétaire de Pink Cross, un des artisans de ce nouveau service. On apprend qu’une centaine de cas ont été rapportés confidentiellement aux animateurs de la ligne d’aide. Ils vont des insultes de rue au tabassage ayant occasionné une hospitalisation, en passant par le mobbing. «C’est plutôt impressionnant, quand on pense que les victimes n’avaient pas, jusqu’à présent, cette possibilité», estime Bastian Baumann.
Invisibilité
Difficile pour l’instant de tracer le profil des utilisateurs. Sans surprise, davantage d’hommes que de femmes font appel au service, mais aussi une proportion significative de trans. «Les crimes contre les personnes LGBT sont bien trop peu présentes dans les consciences, souligne Bastian Baumann. De nombreux homos et trans ont été concernés au moins une fois dans leur vie. Moi-même, on m’a une fois traité de ‘pédé de merde’ depuis une voiture – de manière totalement gratuite.»
Le dispositif LGBT+ Helpline est composé d’une ligne d’urgence ouverte du lundi au vendredi de 10h à 19h30 (en dehors de ces heures, le service alémanique répond également), qui propose un soutien immédiat et des conseils de prise en charge, ainsi que d’une consultation psy.
Hésitations à porter plainte
Les répondants encouragent aussi les victimes à porter plainte, malgré les réticences fréquentes. «Les gens sont souvent hésitants. Ils disent que contacter la police ne leur rapporte rien. On les encourage et les accompagne donc dans ce processus. Et s’ils restent anxieux, on organise des contacts avec Pink Cops, l’association de policiers LGBT.» A noter qu’en l’absence de statistiques officielles sur les crimes de haine contre les LGBT, LGBT+ Helpline entend fournir des indicateurs statistiques précieux sur les agressions contre les membre de la minorité en Suisse.
Financés par des fonds privés (dont une large part provenant de particuliers), LGBT+ Helpline lancera en avril une nouvelle campagne de communication «Stop Hate Crime», avec pour but de mieux couvrir les localités rurales
LGBT+ Helpline 0800 133 133 et www.lgbt-helpline.ch/fr