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Pour se souvenir que la transphobie tue encore

Pour se souvenir que la transphobie tue encore

Chaque année, on recense plus de 200 personnes trans* assassinées dans le monde, la Journée du Souvenir Trans*, ce vendredi, leur rend hommage.

«Si l’on s’en tient au recensement, entre 200 et 400 personnes trans* sont assassinées par année», déplore Marianne de Uthemann, 36 ans, responsable du Groupe Trans de l’association 360, «mais dans la réalité, c’est sans doute beaucoup plus que ça: ces chiffres ne représentent que les cas recensés par un nombre restreint d’associations, dans un nombre restreint de pays.» Pour la troisième année consécutive, un hommage sera rendu aux victimes à l’occasion du Transgender Day of Rememberance (TDOR), le 20 novembre, rue du Mont-Blanc à Genève. Cette journée a pour but de sensibiliser la société aux violences multiples endurées par la communauté trans*.

Ces actes de violence peuvent par exemple être la résultante d’un coup de cœur mal assumé, comme le raconte la militante: «Un homme découvre que la nana avec laquelle il a flirté est une personne trans* et entre dans une colère noire, qui peut aller jusqu’au meurtre.» Si aucun assassinat de personne trans* n’a été recensé en Suisse ces dernières années, ces crimes odieux se sont déroulés en France, en Angleterre, en Italie, en Espagne… «Il n’est pas certain qu’il n’y en ait eu aucun en Suisse, car ce n’est pas forcément recensé comme tel par les autorités, mais ce qui est certain, ce que ça se passe près de chez nous», note Marianne de Uthemann.

Il y a l’assassinat, certes, mais il y a aussi les viols, les coups, les insultes. Des atteintes pour lesquelles les victimes renoncent souvent à porter plainte: «Si la femme trans* n’a pas terminé son processus de transition – jusqu’au changement d’état civil – les policiers vont se référer à elle en tant qu’homme, première humiliation, et réduire à une bagarre entre hommes ce qui était une agression sexiste ou sexuelle», raconte la militante. Plus grave encore, ces femmes trouveront difficilement du soutien chez les groupes de défense: «Il n’existe pas de structure réellement adaptée. À 360, nous faisons ce que nous pouvons, mais nos moyens sont faibles. Il faut que cela change.»

Phobie à deux vitesses
Qu’en est-il de la loi, protège-t-elle les personnes trans*? Bientôt l’homophobie pourrait être pénalisée au niveau fédéral. Pour la transphobie, rien. Un «oubli» qui a de quoi choquer: «Les politiciens préfèrent avancer par petits pas, car la transidentité effraie! C’est injuste: les personnes trans* sont davantage victimes d’agressions que les homosexuels!» C’est une des questions centrales: «Le T est presque toujours mis à la traîne des revendications LGBT.»

«Les personnes trans* sont trop souvent mises au ban de la société», raconte Marianne de Uthemann: elles sont précarisées, stigmatisées, discriminées à l’embauche, maltraitées… et parfois même assassinées, comme le rappelle le TDOR. Le 20 novembre, rue du Mont Blanc, seront énoncés les noms de celles et ceux qui ont péri cette année en raison de leur transidentité et on allumera des bougies pour saluer leur mémoire. S’ensuivra un concert de rue avec une performance des «King’s Queer» et une soirée à Dialogai «Tords le cou à ton genre», car «faire la fête, dans ce contexte, c’est aussi faire un pied de nez à la violence».

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