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L’évêque donne un coup de fouet à la Pride

L’évêque donne un coup de fouet à la Pride

A trois semaines de la Pride en terres valaisannes, le chef du diocèse de Sion, Jean-Marie Lovey, a lâché une bombe en déclarant que l'homosexualité pouvait être guérie. Tour d'horizon des réactions.

On pensait que la Gay Pride de Sion, le 13 juin prochain, allait défiler sous des cieux apaisés, quatorze ans après la première édition controversée de la marche des fiertés en Valais. Eh non! De fait, l’évêque de Sion, Jean-Marie Lovey, a donné un sacré coup de fouet aux organisateurs dans une interview au quotidien local «Le Nouvelliste», mardi. Le prélat y a lâché que l’homosexualité pouvait «être guérie». Ceci non en tant que maladie, mais en tant que «faiblesse de la nature».

Dans la presse du jour, les réactions sont atterrées. Dans «Le Nouvelliste», le conseiller national PLR Jean-René Germanier se dit dérangé «qu’on puisse déclarer que [l’homosexualité] est une souffrance pour les personnes, à leur place. La souffrance vient de l’exclusion et du regard des autres.» Au sein de la communauté LGBT valaisanne, ces déclarations sont vécues comme une «douche froide», après des contacts plutôt encourageants, voire «cordiaux» avec le prélat valaisan. Barbara Lanthemann, de la LOS, confie avoir pris une «brique sur la tête»: «J’ai eu une jeune fille en pleurs ce matin au téléphone. Les lesbiennes catholiques pratiquantes sont très durement touchées et blessées. C’est une véritable gifle», a-t-elle expliqué à «24 Heures».

Volonté de débattre
«Le Matin» révèle un certain embarras au sein même de l’Eglise. L’abbé Joël Pralong, responsable d’un groupe de parole pour jeunes homos récemment mis en place, tente de relativiser: «Ces propos montrent la volonté de débattre et d’écouter de notre évêque», dit-il, avant de s’essayer à une exégèse des propos de l’évêque, qui selon lui feraient référence à «l’homosexualité transitoire à l’adolescence».

En l’absence de Mgr Lovey, en déplacement à l’étranger, le diocèse appelle à ne pas caricaturer les propos de l’évêque et à relire l’interview dans son intégralité. De fait, le prélat y livre un raisonnement assez difficile à suivre, qui rappelle d’abord la possibilité d’être croyant et homosexuel assumé – deux réalités conciliables, selon lui. Le reste est l’ordre de la grâce, des mystères de la foi et de la grotte de Lourdes…

«Dans l’environnement des personnes homosexuelles, les proches le ressentent parfois comme une blessure ou une souffrance. Dès lors, il faut honorer leur désir que ça change. Pour la question de fond – «Est-ce qu’une personne homosexuelle peut changer?» – il y a un domaine sur lequel on peut miser: la prière. Sur le plan de la grâce et de la foi, la prière ne pourrait-elle pas être un lieu de changements? Elle a déjà guéri des malades à maintes reprises.»

Pour le cinéaste Lionel Baier, auteur de «La Parade» sur la Pride de 2001, ce type de parole n’a finalement rien de surprenant: «Il suit le catéchisme de l’Eglise catholique. Je suis toujours surpris que les homosexuels soient étonnés de ce genre d’avis religieux», confie-t-il au «Nouvelliste».