Le 2 juin 1985, en pleine tempête sanitaire et morale, quelques hommes gays suisses ont refusé de rester les bras croisés face à une épidémie qui décimait leurs amants, leurs amis, leur communauté. Quarante ans plus tard, leur combat a sauvé des milliers de vies et transformé la prévention du VIH en modèle internationalement reconnu.
Auteur/autrice : Florent Jouinot
Alors que nous traversons des temps difficiles à l’échelle mondiale et que les droits des personnes LGBTIQ+ sont de plus en plus attaqués, la Suisse romande célèbre la Journée mondiale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie (IDAHOBIT) avec force, mémoire et résilience. Petit recap’ des manifestations romandes…
Zéro transmission du VIH d’ici 2030 – c’est l’objectif que s’est fixé la Suisse, en écho à la stratégie mondiale de l’Organisation mondiale de la santé. Un objectif ambitieux, mais atteignable. À condition que chacun·x·e d’entre nous agisse. Ce mois de mai, la campagne nationale de DrGay nous rappelle que connaître son statut VIH, c’est déjà prendre soin de soi – et des autres.
Depuis 2016, la LGBTIQ Helpline assure un service de soutien par les pair·e·x·s et une plateforme de signalement des crimes de haine anti-LGBTIQ. Pourtant, jusqu’ici, il n’existait qu’une équipe alémanique. Le manque d’un équivalent romand s’est longtemps fait ressentir. Depuis aujourd’hui, ça y est: une dizaine de bénévoles de tout l’arc-en-ciel et de toute la Suisse romande se relaient pour répondre aux messages et appels.
Après 40 ans d’épidémie et de recherche, le développement des médicaments à long effet d’action marque un tournant dans le traitement thérapeutique et préventif contre le VIH.
Dans une BD prenante, le scénariste Clément Xavier et la dessinatrice Héloïse Chochois se penchent sur le destin de Randy Shilts (1951-1994), premier journaliste ouvertement gay engagé par un grand journal américain. Celui qui a fait la chronique de l’épidémie de sida est aussi l’auteur d’une mystification qui en a changé la perception, celle du «patient zéro».
Une seule prise de doxycycline après un rapport permet de prévenir les infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes comme la syphilis, la chlamydia ou la gonorrhée. Cette affirmation est de plus en plus présente dans nos communautés et pour cause, certain·e·x·s ont commencé à utiliser cette stratégie dite de la DoxyPEP. Mais si cela est vrai, pourquoi est-ce que les autorités et les organismes de prévention n’encouragent-ils pas à le faire et ne favorisent-ils pas son accès? Point de situation.
Alors que les épidémies d’IST progressent continuellement, l’accès aux dépistages est aujourd’hui mis à mal pour des raisons administratives. En effet, une prise de position récente de Swissmedic remet en question l’accès facilité aux dépistages des IST majeures.