L’actu de septembre: épidémie de transphobie
Ce mois-ci, l’actualité est marquée par la poursuite d’une autre épidémie que celle du monkeypox: la transphobie.
Il y a quelques jours, j’échangeais avec Lynn Bertolet, cofondatrice et présidente de l’association Épicène et lui disais mon intention de participer au colloque international Santé trans*, qui se tient début octobre à Genève. Immédiatement, Lynn me dit : «N’oubliez pas de vous inscrire, au vu du climat général, nous allons faire attention à qui participe.» La militante pour les droits des personnes trans* faisait référence, notamment, à ces deux conférences aux intervenant·e·s transphobes qui se sont déroulées à l’UNIGE au printemps. Et, ce climat de transphobie est loin de se limiter à la Suisse, loin s’en faut… Dans de nombreux États des USA, la situation est alarmante. Par exemple, depuis le 9 septembre, le Montana refuse aux personnes trans* de modifier leur acte de naissance. Dans d’autres États, il est question d’interdire le sport aux enfants trans* ou de les soumettre à des contrôles génitaux pour qu’iels puissent participer à des activités sportives.
Au Royaume-uni, l’arrivée de Elizabeth Truss comme Première ministre inquiète déjà la communauté queer. Celle qui s’était illustrée contre une campagne contre le cancer du col de l’utérus incluant les hommes trans* a, à peine arrivée, demandé à une équipe juridique de se pencher en urgence et en priorité sur la Gender Recognition Reform Bill, un projet de loi de réforme de la reconnaissance du genre porté en ce moment même par le gouvernement écossais.
En France, le mois de septembre a été marqué par de violentes accusations à l’encontre du Planning familial, dont une affiche de campagne de sensibilisation représentait en dessin un homme enceint et son compagnon. D’un même front, représentant·e·x·s et militant·e·x·s d’extrême droite, joint·e·x·s par des militantes féministes considérées comme TERF – c’est-à-dire considérant les femmes trans comme des hommes et excluant les personnes trans* de leurs luttes – ont trouvé un point de convergence pour attaquer le Planning familial et sa vocation d’inclusivité.
Sur les réseaux sociaux, ces actualités donnent lieu à des attaques violentes, cumulant la haine et la bêtise. Elles affectent évidemment considérablement le moral des personnes concernées, alors même que ces dernières se tournent vers les réseaux, lieu de refuge où elles trouvent une adelphité difficilement accessible dans la vie de tous les jours. Rappelons qu’en Suisse, l’article 261bis du Code pénal relatif à la discrimination et à l’incitation à la haine ne protège pas les personnes et les communautés concernées des actes et propos transphobes.
Alors qu’au sein même des milieux féministes et LGBTIQ+ certain·e·x·s aimeraient exclure les personnes trans* de leurs luttes, oubliant ainsi notre histoire, mobilisons-nous pour nos adelphes.