Deux personnalités gay dans le gouvernement espagnol
L'équipe mise en place par le socialiste Pedro Sanchez décoiffe. Aux deux tiers féminine, elle comprend aussi deux ministres ouvertement gay.
Beaucoup d’observateurs lui prédisent un destin éphémère au pouvoir, mais force est de constater que le nouveau Gouvernement espagnol a de l’allure. L’équipe dirigée par le social Pedro Sanchez compte onze femmes sur dix-sept postes: du jamais-vu dans un pays de l’OCDE. Elles occupent par ailleurs de nombreux postes clés, comme la Défense, l’Environnement, l’Economie, l’Education ou la Justice.
La nouvelle équipe, qui a prêté serment ce jeudi auprès du roi Felipe VI, compte par ailleurs au moins deux ministres ouvertement gay. C’est le cas de celui de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, A 56 ans, cet ancien juge de l’Audience nationale (juridiction traitant notamment des questions de corruption ou de terrorisme) est aussi un militant des droits LGBTI. Son coming-out dans les colonnes du magazine d’«El Pais» en 2006, avait fait sensation. «On a toujours besoin de références dans ce domaine pour aider les autres, avait expliqué le magistrat en 2015 pour expliquer sa sortie du placard, car le taux de suicide est plus élevé chez ceux qui se sentent différents, alors qu’ils sont aussi normaux que les autres.»
Ministre des Sports… anti-sport
L’autre personnalité gay du nouvel Exécutif est une figure bien connue des téléspectateurs espagnols. Maxim Huerta, journaliste et écrivain de 47 ans, s’est fait connaître l’émission populaire «El programa de Ana Rosa». Le photogénique (2600 clichés de lui sur les réseaux sociaux) auteur de six romans à succès a reçu le portefeuille de la Culture, mais aussi des Sports. Ce qui fait grincer quelques dents, puisque le Valencien a répété qu’il détestait «le sport et la tyrannie des corps parfaits». Il a également exprimé son aversion pour les jeux taurins. A la différence de son collègue de l’Intérieur, Huerta n’a pas fait de coming-out médiatique, ayant toujours assumé son orientation sexuelle.
Ce gouvernement socialiste, très minoritaire, devra diriger le pays sous la pression de ses alliés de circonstance, le parti de gauche radicale Podemos, les autonomistes basques et les indépendantistes catalans, qui l’ont aidé à renverser le Premier ministre conservateur Mariano Rajoy. Désormais dans l’opposition, le Parti populaire a déploré un gouvernement formé «pour des raisons de marketing et non pour diriger le pays».