Le drame familial «homophobe» se révèle plus complexe
Le «Los Angeles Times» a détaillé les conditions d'un crime qui a fortement ému la communauté LGBT et fait apparaître la personnalité perturbée de la victime.
«Déchirant: il tue son fils parce qu’il est gay.» C’est sous ce genre de titre que les médias LGBT américains et internationaux se sont enflammés ce week-end pour le récit d’un meurtre commis par un sexagénaire sur son fils, dans la banlieue de Los Angeles. Amir Issa, 38 ans, a été abattu de plusieurs balles devant le domicile de ses parents, mardi dernier dans le quartier de North Hills. Sa mère a été retrouvée poignardée à mort dans la maison.
Selon les premières déclarations du suspect, Shehada Issa ne supportait plus l’orientation sexuelle de son fils. Or les conditions du drame semblent bien plus compliquées, relève le «Los Angeles Times». Depuis le retour du fils au domicile familial, il y a deux ans, plusieurs incidents avaient été signalés. Le jeune homme aurait notamment vandalisé la maison pour empêcher sa mise en vente. Amir avait des problèmes psychologiques et de drogue, selon un voisin auquel le père se serait confié. «C’était un bon type. Pas son fils. Je suis désolé pour le vieux», a-t-il résumé.
Personnalité perturbée
Les traces laissées par le jeune homme sur sa page Facebook révèlent une personnalité pour le moins perturbée. «Ils tentent de me contrôler dans mon sommeil», a-t-il écrit à propos de ses proches. «Ils disent à des gens de me violer et de me tabasser et de faire en sorte de faire comme si j’aimais ça.» Une vidéo de janvier 2014 a refait surface, où il demande à ses parents s’ils ont déjà pratiqué la sodomie. Il reçoit une bordée d’insultes de la part de son père, qui l’invite à se faire castrer chimiquement.
Avant son retour chez ses parents, Amir Issa avait eu des problèmes avec la justice pour menace avec une arme et pour une attaque au couteau sur un de ses ex-compagnons, qui avait laissé ce dernier balafré. Amir avait alors été interné.
Le père, âgé de 69 ans, a été incarcéré et inculpé pour la meurtre d’Amir. Pour l’instant, aucune charge n’a été retenu contre lui pour la mort de son épouse, dont le décès serait antérieur à celui du fils.