Homophobie: hip-hop pas top?
Le 4 mars se tient une table ronde sur l’homophobie dans le milieu hip-hop, à l'occasion de la sortie d'un clip tourné par deux artistes genevois.
La rencontre d’une association et de deux artistes a été nécessaire pour qu’éclose l’idée de cette table ronde. L’association Ultimate Production qui s’est donné pour but de promouvoir une culture non-hétéro-normée d’une part et de l’autre Alexandre Zapata Ariosa et Lionel BG Perrinjaquet, deux rappeurs auteurs de «Hip-hop pour tous».
«Hip-hop pour tous» est un rap en forme d’appel qui questionne ce milieu musical sur son homophobie. Ses auteurs en ont eu l’idée lors du débat sur le mariage pour tous en France en constatant que la mouvance hip-hop était un des grands absents de la polémique. Pourquoi cette culture pourtant très antiraciste et militante s’enracine dans l’homophobie et le machisme? Pour interpeller tant les acteurs du milieu de la musique que les fans et les LGBT, les deux compères écrivent un morceau et décident de tourner un clip. Hymne à la tolérance bien sûr, mais aussi regard critique sur la musique et les paroles homophobes qu’elle porte parfois, le morceau et le clip seront diffusés sur internet.
«Nous nous sommes dit que, comme le clip se voulait militant, ça valait la peine d’ouvrir le débat»
«A l’occasion de la sortie de «Hip-hop pour tous», nous pensions organiser une fête de vernissage traditionnelle, nous dit Coline de Senarclens membre de Ultimate Production, mais assez vite nous nous sommes dit que comme le clip se voulait militant, ça valait la peine d’ouvrir le débat tout de suite et d’offrir un espace d’échanges et de réactions pour les gens.» Ainsi, Caroline Dayer, enseignante et chercheuse en étude genre, Guillaume Renevey, rédacteur en chef du magazine 360° et de la radio One FM et Colt Seavers de reprezent.ch, référence en matière de culture Hip-hop, prendront place autour de la table.
«Le but, tant du clip que de la table ronde, continue Coline de Senarclens, n’est pas de dire: le milieu du Hip-hop est homophobe, et de lui jeter la pierre.» En effet, l’homophobie virulente des textes du rap, par exemple, est profondément ancrée dans sa culture, au point que certains artistes comme Eminem s’engagent pour le mariage gay et incitent en même temps à «casser la gueule aux pédés»! La question sera donc de savoir comment intégrer la lutte contre l’homophobie au Hip-hop et vice versa.
» Rendez-vous le 4 mars à 19h à la Maison des Associations de Genève. www.hhpourtous.com
“En effet, l’homophobie virulente des textes du rap, par exemple, est profondément ancrée dans sa culture, au point que certains artistes comme Eminem s’engagent pour le mariage gay et incitent en même temps à «casser la gueule aux pédés»! ”
Maintenant remplacez “homophobie” par “racisme”, puis “mariage gay” par “tolérance” et “aux pédés” par “aux blacks”
Trouvez-vous cela toujours aussi anodin??????
pa-yverdon… NON, on ne trouve pas ça normal… C’est bien pour ça qu’on a écrit ce morceau ! 😉
Merci à la rédaction de 360 pour la rédaction de cet article.
@Lionel
Ma réaction était dirigée contre les propos de Caroline de Senarclens qui m’ont fait tomber les chaussettes!!!
On voudrait éluder le problème qu’on s’y prendrait pas différemment!!!
Comme quoi, il y a des discriminations plus acceptables que d’autres et des discriminateurs plus fréquentables que d’autres!
@pa-yverdon
Ce que Coline, notre amie et comparse sur ce coup, entend quand elle parle de l’ancrage homophobe dans la culture hip-hop c’est que nous n’avons pas forcément à faire à des militants homophobes frontaux dans le rap français ou ricain… C’est pas Civitas!
Le souci est grandement sémantique puisque nombre d’entre eux ne réalisent pas les dégâts de l’utilisation de “pédé”, “tapette, etc. comme vanne pour clasher quelqu’un tou bêtement.
Nulle intention de notre part ou celle de Coline de banaliser cela. Mais nous ne voulons pas entrer en combat avec des gens qui, pour une écrasante majorité, seront certainement capables de se remettre en question au travers d’une discussion constructive…
C’est simplement une approche sociologique et philantrope.
Du coup, pourra-t-on espérer te croiser le 4 mars pour débattre avec nous?
PEACE!
@Zapata
Malheureusement le 4 mars je ne pourrais pas être parmi vous.
Avez-vous la même approche “sociologique et philanthrope” le même soucis “sémantique” pour l’homophobie venant des jeunes désœuvrés recrutés par les milieux d’extrême droite?
Est-ce, parce que j’ai souffert d’homophobie, j’ai droit à être raciste? Est-ce, parce qu’ils sont souffert de racisme, ils sont droit à être homophobe?
En suivant votre raisonnement, pourquoi ne pas instaurer un permis à point de la discrimination… Plus on a souffert plus on a le droit de discriminer ?????
Le racisme et l’homophobie sont à considérer sur le même niveau, et je trouve encore moins d’excuses à ceux qui discriminent alors qu’ils ont souffert de discrimination!
Ce débat sur l’homophobie dans le rap dure depuis plus de 10 ans. Dernièrement, on en a passablement causé suite à l’affaire “Sexion d’assaut”? Cette écrasante majorité s’est-elle remise en question depuis pour autant? Je n’en ai pas l’impression et je ne partage pas vos espérances…
Ce qui me fait froid dans le dos, c’est que l’on finisse par conclure qu’il existe une homophobie “culturelle” et par “bons sentiments” ou “politiquement correct”, on finisse par l’accepter.
@pa-yverdon
Nous n’excusons rien!!! Au contraire, on dénonce…
Mais arriver frontalement contre des gens privés d’instruction correcte, en situations de précarité souvent à qui des pourris tirant des ficelles d’intolérance ont vendu un exutoire réactionnaire leur permettant de diviser pour mieux régner ne me semble ni constructif ni humaniste.
Je partage l’approche du dialogue et pour y arriver, il faut écouter l’autre et tenter de comprendre son chemin.
De là, je fais clairement le tri entre les gens manipulés par le populisme qui bénéficie de ma compassion et dont l’avis peut certainement changer une fois mis en face de leurs propres incohérences… et les connards intégristes qui tirent les ficelles.
Concernant ces derniers, j’ai aussi cherché à comprendre et la réponse que j’ai trouvé est égoïsme, inégalités et maintien de leurs privilèges… Donc sans pitié pour les marionnettistes!!!
Dans cette logique, je condamne également les montées d’islamophobie dans les milieux de militance LGBTIQ ou féministes!
Aucune excuse à la haine ou la discrimination… mais des sources différentes à comprendre pour mieux dialoguer.
PEACE !
@Zapata
“…contre des gens privés d’instruction correcte…”
Je voudrais être médisant, je dirais qu’on voit ainsi l’estime que vous leur portez, mais ça serait trop facile… Je vous dirais simplement qu’au vu de la qualité de la plus part des textes de rap, on peut pas dire que ces gens n’ont pas d’instruction correcte.
Par contre, que des minorités soient recrutées par ces extrêmistes de tout poils, on est d’accord.
Critiquer l’islam Est-ce de l’islamophobie? Bien sûr que non!!! Toutes les religions sont critiquables; même si certaines interdissent à leur pratiquant la critique. Il y a des préceptes dans l’islam qui sont antinomiques avec l’homosexualité et le féminisme. C’est donc normal que des militant(e)s lgbtiq ou féministes luttent contre ceux-ci. On a mis du temps à se libérer du joug du catholicisme; c’est pas pour accepter sans broncher d’autres diktats!
Avec cet amalgame “critique de l’islam = islamophobie” vous ne rendez pas service à la majorité des musulmans qui vivent ici.
PS: il aurait été sympa de donner un compte rendu de cette soirée…