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L’hyberbole BCALLA

Avec la devise «More is more», la marque new-yorkaise Bcalla conjugue nounours et porno, délivrance et engagement.

La dernière campagne en date de BCALLA s’intitule «La vie en rose», adopte le ton du rose flashy pour un shooting très freak et arbore des nœuds papillon géants ainsi qu’une créature hybride, sorte de clash entre Jessica Rabbit, Piggy du «Muppet Show» et une poupée gonflable. Cela annonce d’emblée l’esprit à la fois régressif et transgressif de la marque qui n’a pas une longue histoire derrière elle, mais qui a déjà généré un certain remous dans la fashionsphère.

Après ses études au Art Institute of Chicago, Bradley Callahan lance le projet BCALLA LQQKS sur Tumblr avec, chaque mois, un look unique sur un mannequin et accompagné par un morceau toujours différent. C’est grâce à cette visibilité qu’il attire l’attention d’un fonds d’aide à la création de mode et réussit à produire sa première collection, celle pour l’automne-hiver 2012, sous le titre Lazy Hunters. Ce défilé raconte l’histoire d’une tribu de jeunes habillés avec des motifs psychédéliques ou camouflage rehaussés par des touches d’orange fluo qui, arrivés en ville, sombrent dans l’ennui et dans l’apathie. Peu après le lancement de cette première collection, la prêtresse LGBT de la nuit new-yorkaise Contessa Stuto choisit certaines de ses pièces pour Azealia Banks qui lui demande de réaliser les tenues pour ses concerts. La prochaine star à habiller sera Miley Cyrus pour qui Callahan réalise 31 looks destinés à la chanteuse et aux performeuses qui l’accompagnent sur scène pour la cérémonie des MTV Music Awards en 2015.

Barbarella sous acide
Avec sa provision de combinaisons vinyl et silhouettes futuristes, BCALLA navigue allègrement entre l’enfantin, le monde de la nuit, le porno et la science fiction. Ce qui nous fait imaginer comme client final une sorte de Barbarella sous acide. La dimension de plaisir et divertissement est omniprésente dans son travail, composante essentielle pour une invitation à adopter l’humour et la désinhibition. Parmi ses matières de prédilection, on retrouve les paillettes, le latex et la fourrure synthétique, toujours déclinés dans des couleurs qui pètent, pour ne jamais rater un effet de contraste.

Créations BCALLA pour un minifilm XXX des studios Cocky Boys.
Créations BCALLA pour un minifilm XXX des studios Cocky Boys (2015).

L’univers de la marque évoque les mondes de dessins animés, des mangas en particuliers. Il n’est pas étonnant que la première activité artistique dont le designer se rappelle soit les bandes dessinées qu’il réalisait, enfant, avec son frère, et dont il éprouvait un plaisir fou à dessiner les costumes. «Parmi mes premières icônes fashion first se trouvent X-Men, Lady Death, Witchblade et Kabuki», précise-t-il, «mais j’ai aussi été très influencé par les looks de Galliano du temps de sa collaboration avec Dior au début des années 2000.»

«Il y a du pouvoir dans le fait de te délecter de ta différence» Bradley Callahan

Si aujourd’hui, à 28 ans, le designer vit un moment de grâce, il n’oublie pas pour autant les périodes où il a pu se sentir vulnérable. «En tant qu’enfant potelé et efféminé, j’ai connu la moquerie et l’exclusion et ai trouvé réconfort dans les mondes fantastiques des dessins animés ou en socialisant avec d’autres exclus, ceci m’a amené d’abord au punk, où j’ai ensuite trouvé la communauté queer. J’ai la chance d’avoir une famille qui a su me soutenir et m’a élevé en me faisant comprendre que je pouvais utiliser mon point de vue personnel comme un atout. Mes parents n’ont jamais essayé de me changer, mais plutôt de me donner de l’espoir et de l’inspiration en me montrant les artistes comme Andy Warhol, Lou Reed, Queen, Tennessee Williams et Oscar Wilde. Il y a du pouvoir dans le fait de te délecter de ta différence, l’accepter et la projeter avec toute sa force. Je pense qu’être queer signifie se battre. La première collection que j’ai créée parlait de guerriers de la rue et je pense que cette idée-là est toujours présente dans mon travail: être authentique et courageux pour contraster la vague d’homogénéisation. Voilà les personnes qui m’inspirent et que mes habits attirent.»