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«Entrer dans le chamanisme, c’est retourner à l’essentiel»

«Entrer dans le chamanisme, c’est retourner à l’essentiel»

Rencontre avec Carine Roth, qui a ouvert à Genève une arcade de chamanisme queer. Esprits cartésiens s’abstenir.

A deux pas de la gare, dans cet espace à vocation multiple et super contemporain qu’est Fouund, se niche un petit espace où soigner les énergies. Dans son cabinet, Carine accueille toute personne désireuse de «se redéfinir de l’intérieur, retrouver ou renforcer sa propre vitalité, définir une émotion». Ame curieuse, à côté de son travail fixe dans le domaine de la presse, Carine a pris le temps, il y a huit ans, d’approcher plusieurs disciplines et surtout, de façon naturelle et sans prosélytisme, de franchir le pas du chamanisme. Une pratique spirituelle ancestrale qui considère que la nature dégage des énergies que l’homme peut capter, si le chamanisme connaît un discret succès en Occident, c’est avant tout grâce au fait qu’il véhicule une conscience et une gratitude envers la nature, la Terre-Mère.

Alors que la presse s’entête récemment à pointer du doigt les dangers et les dérives du chamanisme importé dans nos contrées, Carine Roth nous raconte cette façon d’appréhender l’univers à la fois très simple et magique. Des techniques autrefois controversée comme l’hypnose ont fait aujourd’hui leur entrée dans les hôpitaux comme complément à l’anesthésie, rien n’exclut donc que la médecine traditionnelle n’emprunte un jour des outils chamaniques.

«360°» – Comment as-tu découvert le chamanisme?
Carine Roth – J’ai l’impression que c’était comme de rentrer à la maison! Il n’y a jamais eu de composante réellement exotique ou bizarre. Il n’y a pas de dogme, de foi. Le seul postulat est celui d’affirmer l’existence d’autres forces, qu’on peut appeler les esprits. Je trouve toujours très délicat de mettre de mots sur ces expériences. Bien évidemment un certain vocabulaire a été mis sur pied pour s’entendre sur une idée, mais le chamanisme est essentiellement quelque chose qui se vit, sans trop théoriser.

– Pourquoi parler de chamanisme queer?
– Mon étude est ouverte à tout le monde, mais comme je suis queer et intéressée au chamanisme, je trouve que ces deux mondes se rejoignent. Dans mon cabinet on peut discuter et travailler sur des aspects subtils et intimes sans devoir se définir par un genre et surtout sans que l’on essaie de vous en guérir! Quand on entre dans le chamanisme, on entre dans une qualité de rencontre particulière, il n’y a plus des questions superflues comme celle de se définir selon des statuts sociaux. C’est un retour à l’essentiel!

– Un des livres le plus célèbre sur le chamanisme est sans doute «Le serpent cosmique» de Jeremy Narby. Tes services, eux, n’ont rien à voir avec l’emploi de substances enthéogènes?
– Absolument! La prise de psychotropes, notamment de la fameuse potion ayahuasca, ne représente qu’une des pratiques possibles. A côté de ma pratique personnelle du chamanisme, j’ai par exemple suivi des cours à la Fondation d’études chamaniques, notamment avec Ulla Straessle. Cette fondation réunit des méthodes clés de différentes traditions chamaniques rendues accessibles pour les gens de la civilisation moderne. En ce qui concerne la littérature sur le sujet, pendant longtemps je n’ai pas voulu me documenter, pour ne pas gâcher mon expérience en prise directe. Cela n’est que plus tard que j’ai lu des livres et retrouvé des choses que j’avais vécues.

– Peux-tu nous expliquer comment est-ce que tu travailles en tant que praticienne chamanique?
– Le praticien chamanique va faire le voyage dans le monde non ordinaire où il trouve le contact avec des êtres spirituels, les alliés, qui lui transmettent l’énergie et la connaissance nécessaires au travail de guérison. Le praticien n’est finalement qu’un canal et il intervient exclusivement pour une requête spécifique et ne va jamais s’occuper des choses qu’on ne lui a pas expressément demandées. C’est pour cette raison qu’au début de la séance il faut cerner une demande et une intention très claire de la personne en consultation. Ensuite, le travail se fait essentiellement à l’aide du tambour.

– Pourrais-tu encore évoquer d’autres pratiques chamaniques accessibles à tous, sans préparation particulière?
– Il existe des stages de sudation qui ont lieu dans la nature, où en groupe on construit la hutte et peu à peu on introduit des pierres chauffées selon un certain ordre par des parcours définis selon les quatre portes. Et il y a bien évidemment le cercle des tambours, où on se soigne par le rythme.

– J’ai remarqué que, quand tu parles de chamanisme, tu emploies souvent le mot «simple». Pourquoi?
– Le chamanisme est un accès direct à une forme de sagesse. C’est quelque chose de très simple et efficace. La notion de base est que l’homme soit avec et dans le monde et non plus en domination ou coupé de lui. Pour se remettre en lien, il n’est pas forcément nécessaire de méditer pendant des heures, parfois il suffit d’aller en nature. En précisant que le but du travail chamanique est d’être dans le moment présent, bien dans sa vie, non pas de vouloir s’évader dans des univers parallèles. Deux choses encore qualifient le chamanisme à mes yeux: une immense liberté et une grande perméabilité.

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