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«Dans la vie, j’ai plus souffert de mon empathie que de mon homosexualité»

«Dans la vie, j’ai plus souffert de mon empathie que de mon homosexualité»

Joel Dalcol est né au mois de novembre 1989, quelques jours après la chute du mur de Berlin. C’est peut-être grâce à cet événement historique extraordinaire que la liberté fait partie de chacune de ses cellules.

Il vit à Morcote avec son chien Fin, à deux pas du lac de Lugano. Il aime être seul, pour se retrouver avec lui-même. Parmi ses passions, le théâtre, le cinéma, la photographie. Joel se sent d’autant plus reconnaissant de faire ce qu’il aime dans la vie: travailler des images à travers son métier de vidéaste. Sa famille l’a toujours accompagné avec bienveillance sur le chemin de la connaissance de soi, l’aidant à comprendre la distinction parfois fine qui sépare le bien et le mal. Celles et ceux qui le côtoient, ajoute-t-il en souriant, se confrontent autant à un être humain merveilleux qu’une personne horrible, selon ses humeurs. Il espère toujours que quiconque croise son chemin aura l’ouverture de cœur nécessaire pour apprécier sa bonté et supporter sa dureté.

Joel et moi nous retrouvons pour un apéritif. En théorie, il est en semaine de désintoxication mais, dit-il, pour surmonter l’excitation de l’entretien, il préfère boire un Negroni pour se détendre un peu. Moi, plus modéré, j’opte pour une panachée. Après le toast classique, nous nous plongeons dans les intrigues de l’enfance de Joel, où il fait ses premiers pas vers la prise de conscience de son orientation sexuelle. «Dans ma famille, il n’y a jamais eu la phrase classique: «Maman, je suis gai.» Je me suis toujours senti accepté et, à 16 ans, j’ai simplement dit que j’avais un petit ami. Mon père a, en apparence, toujours accepté qui je suis. A quelque part, je pense qu’il a dû faire face à une résistance intérieure, plutôt envers lui-même.» Joel affirme avoir peut-être fait plus de pas vers son père que l’inverse. Néanmoins, il aime son père à la mort et a fait ce qu’il a pu avec les outils dont il disposait.

«Être un chat avec sept vies, en fait plus»

«Je pense que j’ai tendance à être très naïf. Cette caractéristique m’a apporté de nombreux avantages dans la vie. Ce côté un peu trouble de ma personnalité m’a protégé, et me protège toujours, du «monde réel». C’est un peu comme être un chat avec sept vies, en fait plus.» Joel ajoute qu’il s’est toujours senti très égocentrique et qu’il ne s’est jamais beaucoup soucié de ce que les autres pensaient. «J’ai toujours écouté ce que mon cœur me disait, développant par réflexe de l’empathie pour ceux qui croisaient mon chemin. Grâce à cette écoute profonde, j’ai pu être simplement qui je suis.»

Les questions de genre qui sont sur toutes les lèvres aujourd’hui peuvent conduire à des malentendus colossaux. Par exemple, si un homme est sensible, empathique et a des traits fins, il sera mathématiquement déconsidéré. «Dans la vie quotidienne, j’ai davantage souffert de mon côté empathique que de mon homosexualité: ressentant beaucoup les «ondes» des autres êtres humains, j’ai dû apprendre à me protéger et à ne pas absorber des émotions qui n’étaient pas les miennes.»

Morcote, beauté désarmante

Morcote, le village tessinois où il habite est un petit bijou situé sur les rives du lac Ceresio. Autrefois village de pêcheurs, il est aujourd’hui une attraction locale qui attire les touristes séduits par sa beauté désarmante. En 2016, il a remporté le titre de plus beau village de Suisse. «Ma maison est dans mon cœur, mais Morcote est devenu un charmant nid où j’ai la chance de vivre depuis huit ans. J’ai toujours eu un rapport trouble avec l’eau mais ici, à deux pas du lac, je me sens profondément à l’aise, calme, détendu.» Grâce à Fin – son inséparable compagnon à quatre pattes – Joel a découvert la beauté de Morcote en se promenant longuement dans la nature.

Contact

La pandémie n’a pas seulement été porteuse de laideur chez les humains, Joel a, de manière imprévisible – comme c’est merveilleux – rencontré l’amour durant cette période sombre. «Je l’appelle garçon, même s’il n’est plus un garçon, car il a 24 ans de plus que moi. Grâce à lui, j’ai approfondi une spiritualité que je ne connaissais pas auparavant, développant également un plus grand contact avec la nature et par extension avec le Tout.»