Un élu genevois ajoute sa voix au concert de haine

L'élu municipal Laurent Leisi s'est illustré par un message souhaitant le suicide du jeune chanteur français Bilal Hassani. Une énième provocation.

Un élu de la ville de Genève s’est joint à la campagne de haine orchestrée depuis quelques semaines contre le jeune chanteur Bilal Hassani. Dans un post sur Facebook (apparemment effacé entre-temps), l’élu hors-parti Laurent Leisi a qualifié le futur candidat français à l’Eurovision de «dégénéré» et de «névrosé dépressif» qui «finira sans doute par se suicider». Une allusion particulièrement odieuse, quand «les jeunes LGBT ont entre 2 et 10 fois plus de risques de faire une tentative de suicide que les jeunes hétérosexuel·le·s», rappelle la Fédération genevoise des associations LGBT, qui dans un communiqué appelle le Conseil municipal à prendre des sanctions.

«Nous constatons une fois de plus l’urgence de compléter l’article 261 bis du Code pénal suisse afin de permettre la condamnation de tels propos homophobes, contre lesquels nous aurions pu ainsi porter plainte», ajoute la Fédération.

Depuis sa première élection en 2010 sous la bannière du parti anti-frontaliers Mouvement citoyens genevois, le commerçant de 49 ans n’a guère fait parler de lui que par une longue série de provocations et de propos vaseux sur les homosexuels ou les Noirs, qui lui ont valu d’être exclu de son parti en novembre 2018. L’année précédente, celui qui se proclame «homme de droite, idéologue, intellectuel, et libre penseur» s’était notamment illustré en appelant à sabrer le champagne pour la mort de Pierre Bergé, «libérateur de l’expression pédophile». Leisi tente aujourd’hui de surfer sur la vague Gilets jaunes.

Plainte de Bilal Hassani
En France, Bilal Hassani a annoncé mardi 29 janvier le dépôt d’une plainte contre X pour «injures, provocation à la haine et à la violence et menaces homophobes». Son avocat estimait que le chanteur de 19 ans recevait cinq et dix messages de haine par minute sur Instagram, Twitter et YouTube.