Calvingrad, in nomine parties
L'Usine ne fêtera peut être pas ses 20 ans l'année prochaine, ou alors sous la forme d'un goûter avec surboum jusqu'à minuit et après basta, parce que le lendemain, y'a école.
Comme l’a rapporté la presse quotidienne, les habitants de la rue du Tir, voisine de l’ancienne Usine de dégrossissage d’or mise à disposition de la culture alternative par les autorités de la Ville en 1989, sont parvenus à faire aboutir une pétition réclamant la fermeture des lieux à l’heure du docteur Schweizer, au prétexte que les activités de l’Usine encouragent, si elle n’y est pas directement impliquée, en vrac: deal, agressions, et même meurtre! Si l’Usine était une personne, les signataires se retrouveraient en un clin d’œil devant la justice pour répondre de diffamation et atteinte à l’honneur… Mais il s’agit d’une institution morale, fragile (le bail d’exploitation doit être renégocié cette année – tiens donc…), donc on se permet l’impardonnable. Au nom de quoi, d’ailleurs? Peut-être au nom de Calvin qui pionce, et c’est tant mieux, pas bien loin de là, au cimetière de Plainpalais, à deux pas en fait, en passant par la rue des signataires – au nombre de 60, tandis que l’Usine accueille pas moins de 100 000 visiteurs chaque année.
Et les snipers mal embouchés de la rue du Tir, arrivés là alors que l’Usine existait depuis de nombreuses années, de se plaindre du trafic de drogue sur la place des Volontaires, florissant parce que, selon eux, essentiellement destiné au public de l’Usine. Faux, rétorque… Jean-Philippe Brandt, porte-parole de la Police genevoise! Qui souligne qu’aucune augmentation n’est remarquée les soirs de concerts. Les snipers du Tir savent-ils seulement que c’est l’Usine qui est à l’origine du renforcement de l’éclairage sur la place pour décourager les dealers, obtenu après des années de lutte avec les autorités?
Signalons enfin que l’Usine est le dernier espace genevois de sorties et de culture à vocation sociale, qui propose activités et cafés à prix abordables. Mais la vocation sociale des lieux a sans doute échappé à des autorités majoritairement de gauche, parce qu’élus par la population majoritairement défavorisée du centre-ville…
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