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«J’ai sous-estimé la réaction du public»

Interviewé dans «Blick», l'évêque de Coire tente d'expliquer ses propos sur la mise à mort des homosexuels. Vitus Huonder admet avoir mal préparé ce discours controversé, tout en accusant les organisations LGBT de «dictature d'opinion».

Presque deux semaines après sa présentation controversée devant un congrès à Fulda (Allemagne), l’évêque de Coire est enfin sorti de son silence. Il a adressé une lettre à ses collaborateurs (dont «20 minutes» se fait l’écho) et répond à une interview au quotidien populaire «Blick».

Sur la défensive, Mgr Huonder y admet qu’il aurait dû rendre plus explicite son exposé du 31 juillet. Son discours n’avait «pas été totalement réfléchi pour cette occasion». Huonder s’exprimait pourtant en ouverture (et en vedette) d’un congrès ultraconservateur dont la précédente édition, selon les médias LGBT allemands, avait donné lieu à de nombreux dérapages homophobes.

Quid, alors, de ces passages du Lévitique appelant à la mise à mort des homosexuels, qui «suffisent à donner à la question de l’homosexualité sa vraie tournure (ou tournant, en allemand Wende, ndlr) du point de vue de la foi», selon les termes du chef du diocèse de Coire?

Pour initiés uniquement
La réponse de l’évêque n’est guère éclairante. «Le mot Wende était une allusion au prochain Synode des évêques à Rome que seuls les initiés auront compris. On parle de ‘tournant pastoral’ pour un nouvel accès pastoral à des sujets familiers, comme l’homosexualité. Ce que je voulais dire est que nous comprenons, en tant que chrétiens, que l’Ancien Testament parle de façon drastique de certains sujets. Cela nous rend conscients de ce que le Nouveau Testament et Jésus-Christ nous ont donné. Mais cela nécessite beaucoup d’expertise et de connaissance du contexte ecclésial. Si l’on ne dispose pas de cette connaissance, on peut se méprendre totalement sur mes propos.»

Tout en blâmant les raccourcis faits par les médias, Vitus Huonder admet néanmoins avoir sous-estimé la réaction du public, qui a relié cet exposé «aux atrocités l’Etat islamique ou aux crimes d’autres groupes, qui sont dirigés non seulement contre les chrétiens et les dissidents, mais aussi contre les homosexuels». Pour mémoire, la conférence de Fulda intervenait au lendemain d’une attaque au couteau contre la Gay Pride de Jérusalem. Son auteur, un extrémiste juif qui a tué une adolescente et blessé cinq personnes, avait justifié son attaque par les mêmes versets que ceux cités par Vitus Huonder, qui décrivent l’homosexualité comme une «abomination».

Coup de griffe politique
«Il est important pour moi de présenter des excuses à toutes les personnes qui se sont senties blessées», poursuit le prélat grison quand «Blick» évoque les poursuites judiciaires lancées contre lui par Pink Cross. L’occasion d’un coup de griffe politique. «Mais je tiens aussi à ce que l’Eglise catholique continue à représenter une foi intacte. Aujourd’hui, il y a des gens en Suisse qui exigent la tolérance pour eux-mêmes, mais qui veulent abolir la liberté d’expression et la liberté religieuse de ceux qui pensent autrement. Avec de nouvelles lois qui prétendent prévenir la discrimination, il s’agit en réalité d’imposer une dictature d’opinion.» La référence à l’initiative parlementaire sur la pénalisation de l’homophobie, actuellement en débat, est transparente.

Le prélat revient ensuite sur son dada: le principe de chasteté pour les homosexuels («qui souffrent», selon lui), en vertu du «catéchisme de l’Eglise catholique». C’est son devoir, explique-t-il, de «ne pas nier la doctrine de l’Eglise, mais aussi d’aider chacun à se rapprocher, pas à pas, de la plénitude chrétienne. Cet appel vaut également pour les personnes qui sentent homosexuelles.»

«Êtes-vous un évêque sans peuple?» finit par demander le journaliste de «Blick» – allusion à la vague de contestation à laquelle l’évêque fait face au sein de son diocèse. «Non, répond-il. On voit ici ce qui se passe depuis longtemps. La société évolue de plus en plus loin de positions chrétiennes de base, comme sur la question de l’avortement, de l’euthanasie, ou du diagnostic post-implantatoire. Le fossé se creuse, en fait, au milieu des gens, et beaucoup d’entre eux sont du côté de l’enseignement de l’Eglise.»

Le passage du discours de Fulda consacré à l’homosexualité

«Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination.» Lev 18:22
«Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils commettent tous deux une abomination. Ils seront punis de mort, leur sang retombera sur eux» Lev 20:13

Ces deux textes présentent, parmi d’autres citations des Saintes écritures, surtout dans le livre du Lévitique, l’ordre divin pour détournement de la sexualité. Dans ce cas-ci, il s’agit de la pratique homosexuelle. Ces deux versets suffiraient pour donner la tournure (Wende) exacte du point de vue de la foi sur la question de l’homosexualité. Ce propos a aussi une signification pour la définition du couple et de la famille: il n’existe pas de diversité des modèles de familles et de couple. Parler en de tels termes est une attaque contre le Créateur, mais aussi contre le Rédempteur et le Sanctificateur, ainsi que contre la Trinité.

Le prêtre doit se placer dans l’ordre divin. Sa mission est, dans la conscience du salut des âmes, mais aussi dans l’amour pastoral – et non dans le simple humanisme – de libérer les personnes qui se trouvent dans un état de nature déchu pour les ramener vers la vie et la lumière. La foi est pour tout être, aussi pour les personnes avec des penchants homophiles, une aide. Elle peut mener à une réorientation, vers une maîtrise du désir sexuel et une remise en ordre de sa propre vie conformément à l’instruction divine.

2 thoughts on “«J’ai sous-estimé la réaction du public»

  1. Monsieur Huonder
    N’êtes-vous pas censés célébrer l’amour ?
    Vous manquez la cible.
    Dans les faits, vous attisez les instincts les plus bas de vos fidèles les plus naïfs.
    Pour vous justifier, vous nous dites qu’on est trop con pour comprendre. Vous n’avez vraiment pas peur d’ajouter une couche.
    Non, Monsieur, je n’accepte pas vos excuses hypocrites. Je ne vous pardonne pas.
    Vous êtes un spécialiste des textes et de la doctrine, vous saviez parfaitement ce que vous faisiez et quelles étaient les conséquences de vos paroles.
    Nous n’oublierons jamais les camps, la discrimination, la souffrance, le suicide de nos enfants, de nos frères…
    Cette haine que vous et vos semblables semez dans le cœur des hommes.
    Non, je ne vous pardonne pas, car personne ne peut oublier et ne doit oublier.
    La seule chose que je peux faire c’est admettre l’absurde; être heureux, malgré l’odeur nauséabonde de votre mental qui pollue.
    Non, je ne suis pas blessé, j’admets votre absurdité, mais permettez-moi de ne pas l’accepter.
    L’être humain aspire à l’amour et à la spiritualité : C’est inné.
    Oui, vous et vos semblables, évêques promulguant la haine, deviendrez des pasteurs sans peuple.
    Être ce que l’on Est et le vivre en pleine lumière.
    L’homosexualité fait partie de mon chemin et je suis fier de le parcourir.
    C’est une Voie courageuse que j’ai choisi malgré vos menaces.
    Vous êtes un néfaste. Nous devons nous protéger de vous. Dans d’autre temps ou si on vous laissait faire, vous mettriez en exécution, sans hésitations, ce que vous promulguez.
    Nous ne sommes pas dupes.
    Père, pardonnes-leur ! ils ne savent pas ce qu’ils font.

  2. Ce n’est pas la réaction du publique qu’il a sous-estimée, c’est la gravité de son propos et la bêtise de son propre comportement.

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